Plusieurs compagnies de chemin de fer ont construit des lignes ferroviaires dans les Laurentides durant l’essor du train de la deuxième moitié du 19ème siècle. À un moment donné, deux compagnies desserviront la région : le Canadien Pacifique, et, dans une moindre mesure, le Canadien National.
ANTOINE LABELLE ET LE P’TIT TRAIN DU NORD
C’est grâce aux efforts inlassables du curé Antoine Labelle (1833-1891), un prêtre d’influence de Saint-Jérôme qui estimait que le train s’avérait le meilleur moyen d’inciter les Canadiens catholiques de langue française à s’établir au nord, qu’un réseau ferroviaire se développera. En 1891, le cheval de fer rejoint Mont-Rolland. En 1892, il atteint Sainte-Agathe puis, en 1909, Mont-Laurier. Cette ligne que l’on surnommera le «P’tit Train du Nord» contribuera grandement au développement de l’industrie et du tourisme dans les Laurentides et, de fait, au peuplement de la région, plus particulièrement dans les zones septentrionales.
Le «P’tit Train du Nord» connaîtra son apogée entre 1920 et 1940, alors que des milliers d’amateurs de ski voyageaient sur des trains des neiges spéciaux afin d’aller profiter de la neige et des pistes des Laurentides. En 1935, 40 000 skieurs visiteront les Laurentides grâce au réseau ferroviaire. Dans les années 1950, toutefois, la compagnie amorcera son déclin, le réseau routier prenant la relève entre 1950 et 1970 et l’autoroute des Laurentides ayant été construite.
Le service pour les passagers du «P’tit Train du Nord» sera interrompu au début des années 60, reprendra vie durant la décennie suivante et cessera complètement en 1981. Le transport de marchandises s’achèvera en 1989 et les rails disparaitront l’année suivante.
En un laps de temps assez court le train, qui avait exercé une influence majeure sur l’histoire des Laurentides, disparaissait du paysage. Heureusement, d’importantes traces de cet héritage persistent avec les gares et un stupéfiant parc linéaire long de 200 km.
SAUVEGARDE
Surtout grâce à des groupes de sauvegarde locaux, de nombreuses gares patrimoniales existent encore dans les Laurentides et régions voisines et on leur a rendu leur splendeur de jadis. En 1985, le Mouvement de survie des gares commence à organiser la conservation des gares et à en empêcher la destruction. Renommée Corporation des gares des Laurentides en 1987, l’organisme compte des comités dans huit villes - Mont-Laurier, L’Annonciation, Sainte-Agathe, Mont-Rolland, Prévost, Saint-Jérôme, Sainte-Thérèse, et New Glasgow. La gare de l’Annonciation sera la première que l’on restaurera. En 1988, elle se verra transformée en bureau d’information touristique, salle d’exposition et musée.
Références :
http://www.rootsweb.com/~qclauren/trains.htm
MRC d’Antoine-Labelle, Guide d’interprétation du parc linéaire «Le P’tit Train du Nord», 1996.
Le Réseau des gares des Laurentides, Historique des gares des Laurentides, 2002.
Association touristique des Laurentides, Laurentides – Guide touristique officiel, 2004.
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