Beurre et crème

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Association des Townshippers

medium_cow.jpgOn trayait les vaches matin et soir. Avant l'avènement de l'électricité et des trayeuses mécanisées, la tâche devait s'accomplir à la main. Ça prenait environ une heure à deux ou trois personnes pour traire vingt vaches.

On barattait la crème lorsqu'il y avait un surplus de lait que la famille ne réussirait pas à consommer. On écrémait le lait en surplus provenant de trois ou quatre traites et le barattage commençait. Cette tâche était souvent confiée aux enfants de la ferme dès que ceux-ci étaient assez forts pour tourner la manivelle. Le beurre ainsi produit était transféré dans des pots puis entreposé dans une cave habituellement en terre battue et munie de tablettes pour l'entreposage. Le beurre était conservé pendant trois ou quatre semaines puis apporté au magasin général et échangé contre des denrées courantes qu'on ne produisait pas sur la ferme. La famille était payée pour tout surplus de beurre.

À la ferme, lorsque les vaches mettaient bas, le lait en surplus était filtré, refroidi et expédié à la crémerie dans des bidons. On le testait pour sa teneur en gras et la crème en était prélevée. Un taux de gras élevé signifiait qu'on pouvait tirer un maximum de beurre ou de fromage avec un volume de lait déterminé. Le lait écrémé revenait à la ferme où l'on en nourrissait les veaux ou on le mélangeait à des céréales et le donnait en nourriture aux porcs.

La crémerie avait pignon sur rue dans toutes les villes des Cantons-de-l'Est. Dunham en possédait une. En 1946, le montant des produits laitiers tels que beurre, fromage et lait condensé provenant des fabriques laitières des Cantons-de-l'Est s'élevait à presque 17 millions de dollars. Voilà qui représentait bien plus que le cinquième du chiffre total pour la province. Pour plusieurs fermiers, la principale source de revenus provenait du chèque qu'ils recevaient de la crémerie locale ou de la beurrerie. En 1921, un dépliant intitulé Eastern Townships of Quebec, publié par le ministère québécois de la Colonisation, indiquait que les fermes laitières étaient - à cette époque - l'industrie la plus importante de la région.