Archibald McKillop (1824-1905), le poète aveugle de Mégantic

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La Route Celtique

blind.bard_.jpgArchibald McKillop, mieux connu sous le nom de "Blind Bard of Megantic" (le poète celte aveugle de Mégantic), est né à Loch Ranza, sur les îles d'Arran en Écosse, le 4 juillet 1824. Son père, Archibald McKillop, était collecteur de taxes pour le duc d'Hamilton. En avril 1829, lorsqu'un groupe d'Écossais de Loch Ranza entreprit la traversée de l'Atlantique vers le Canada sur le Caledonia sous le leadership de M. McKillop, son fils Archibald n'avait que cinq ans. Le groupe s'installa finalement à Inverness à l'automne 1829. Durant la Rébellion de 1837, Archibald McKillop père se rendit à Québec comme volontaire et devint capitaine d'une colonie qu'il rassembla lui-même. À la fin de la Rébellion, il fut nommé colonel.

Le jeune Archibald McKillop grandit sur la ferme de son père. Dès son plus jeune âge, il montra des signes évidents de grand talent littéraire. Son père, ayant étudié à l'Université d'Edinbourg, considérait l'éducation comme une valeur suprême. Archibald étudia à Lachine, au Québec, puis à l'Université de Toronto. Lors d'un congé de Noël qu'il vint passer sur la ferme familiale, il se blessa un oeil, ce qui le rendit complètement aveugle en quelques années.

Pendant plusieurs années, il fut reconnu comme un éloquent tribun sur le sujet de la tempérance et fit des discours à travers le Canada. Il était un polémiste extrêmement rigoureux dans les domaines politiques et religieux. Il aimait également beaucoup les enfants qu'il prenait grand plaisir à amuser.

C'était un homme droit et juste, qui aimait par-dessus tout les grands espaces et la nature. Cet amour se lit d'ailleurs dans ses poèmes, tout autant que sa grande loyauté envers ses ancêtres écossais. Il fut régulièrement l'invité d'honneur des sociétés écossaises du Canada qui le reconnaissaient comme leur poète celte (Bard).

Le poète celte de Mégantic (le "Blind Bard of Megantic") est mort en 1905 à Kingston en Ontario, et est enterré près de son père dans le cimetière congrégationnaliste d'Inverness, dans ce qui s'appelait le campement des Écossais d'Arran (Arran Scots Settlement). Il nous a laissé ses poèmes, écrits tout au long de sa vie sur des sujets qu'il vénérait particulièrement tels la tempérance, l'Écosse, la nature et les paysages, la religion, la royauté, le Canada et, bien sûr, sa terre d'adoption, Mégantic.

THOUGHTS ON MEGANTIC, PAST, PRESENT AND FUTURE**

Where mountains are green and rise in grandeur
'Mid bowers of azure and blue,
I roamed with delight, I loved to wander,
The charms of nature to view.
By river and lakes enclosed in wildwood,
Like mirrors that shone in the day,
The evening hours, how oft in childhood
We spent in innocent play.

As years went by the people were scattered
Away from that beautiful shore;
And youthful joys and hopes were shattered
By troubles and trials they bore.
How many are gone! How few are living!
May solemnly, truly, be said.
But there is a precious hope worth having
When youthful pleasures are fled.

Tho' few there are now who meet or gather
To talk of their happiest days,
'Tis blessed to know that our heavenly Father
Is lovingly guiding our ways.
In sunshine and shade, on hills, in valleys,
Memorial tokens are seen;
Where monuments rise and mansions tell us
How great the changes have been.

The county still claims her sylvan beauties,
The lakes are as bright in the sun
As they were in the days when their settling duties
By the old pioneers were done.
Megantic survives the vilest slanders
That ever appeared in the Mail;
Tho' thousands believe and share that blunder,
Their falsehood and folly must fail.

In loyalty true and peace-promoting,
The Liberals ever contend
For freedom of thought, the right of voting,
And victory comes in the end.
"Three cheers" did we sing for Old Megantic,
Again "Three Cheers" do we say;
Tho' some may be sad and others are frantic,
Great Laurier triumphs to-day.

His promise so true, so freely given,
Is plebiscite voting by all,
When union is strength, approved by Heaven,
The castle of Bacchus must fall.
Take courage, then, all ye temperance people,
The dawn may be near at hand,
Let gladness resound from steeple to steeple
When Laurier takes the command.

(**Ce poème fut lu lors du pique-nique de la Société de tempérance à Inverness, comté de Mégantic, le 1er juillet 1896).