Immigrants britaniques (1815-1854)

Author:
Association des Townshippers

medium_factory.jpgLe système de "leaders et associés" ne réussit pas à générer la colonisation prévue dans les Cantons-de-l'Est. Les terres détenues par des spéculateurs demeurèrent non développées et hors du marché. Les spéculateurs attendaient que les pionniers défrichent leurs terres et construisent des routes, écoles et églises. Ils savaient qu'alors d'autres colons voudraient y venir; les prix des terres augmentaient et leurs profits bondissaient. Entre-temps, les pionniers et leurs familles se brisaient les reins à réaliser ces améliorations et les spéculateurs ne faisaient pas leur part. Certains devinrent frustrés et partirent pour l'Ontario et l'ouest américain.

La "British American Land Company":
En 1832, le gouvernement introduisit une nouveau système en vendant une vaste étendue de terres à la "British American Land Company" établie en Angleterre. Afin de réaliser un profit sur son investissement, la compagnie devait vendre des terres aux colons. Pour ce faire, elle devait rendre la région plus attrayante que l'Ontario ou l'ouest américain.

Ce qu'elle fit, mais par de la publicité un peu trompeuse auprès des immigrants potentiels en Grande-Bretagne. Par contre, la compagnie améliora les transports et dépensa beaucoup d'argent pour construire des moulins et des écoles dans les villages, initiatives qui, espérait-elle, devait attirer plus de colons britanniques.

La venue de la "British American Land Company" coïncide avec les bouleversements sociaux et économiques à grande échelle associés à la Révolution industrielle en Grande-Bretagne. Des artisans anglais habiles étaient remplacés par des machines. Les terres des Écossais étaient transformées en pâturages pour les moutons parce qu'on avait besoin de plus de laine pour fournir les nouvelles manufactures de textiles.

Les Irlandais :
Les Irlandais fuyaient une récession économique générale et la famine. Plusieurs paysans irlandais (ainsi que des Écossais de Haute-Écosse) étaient évincés par leurs propriétaires fonciers. Un nombre important d'entre eux viendra s'installer dans les Cantons, plus particulièrement dans la région de Richmond.

Les Écossais :
En général, les Britanniques étaient moins bien adaptés que les Américains à la vie de fermier défricheur. Leur expérience les préparait peu aux rudes conditions auxquelles ils feraient face ici. Cependant, les Écossais d'expression gaélique de Haute-Écosse furent parmi les plus vaillants des pionniers dans les Cantons-de-l'Est. Vingt hectares (50 acres) de terres non défrichées dans Mégantic ou Compton représentaient une vaste propriété à comparer avec le petit lot de terre qu'ils avaient cultivé en Écosse. De plus, leur ferme leur appartiendrait -- adieu les lords propriétaires.

Parmi les pionniers britanniques, les gentlemen anglais et leurs familles obtinrent le moins de succès, puisqu'ils s'attendaient à un système de classes comme en Angleterre et espéraient devenir lords dans un manoir. Ils trouvèrent le travail beaucoup trop fatigant et les résidents des Cantons-de-l'Est beaucoup trop "Yankee"! Les artisans anglais se débrouillaient mieux dans les nombreux villages qui se développaient. La plupart des Irlandais ne possédaient que la force de leurs bras à offrir. Il n'existait que peu d'opportunités dans les Cantons-de-l'Est avant la Révolution industrielle.