Né à Sainte-Agathe-des-Monts en 1916, Jean-Jacques Bertrand a étudié au Séminaire de Saint-Hyacinthe et à l 'Université de Montréal en droit. Sa carrière politique débuta en 1948, lorsque, sous la bannière de l'Union Nationale de Maurice Duplessis qui était au pouvoir, il fut élu comme député à l'Assemblé nationale. Représentant la traditionnellement bilingue circonscription électorale de Missisquoi dans les Cantons-de-l'Est, M. Bertrand a été réélu de nombreuses fois jusqu'au début des années 1970.
Perçu comme progressif au sein de son parti, M. Bertrand a tenu plusieurs portefeuilles au Cabinet au cours de sa carrière à Québec, dont Terres et Forêts, Éducation, Justice, Affaires intergouvernementales. Lorsque son collègue de longue date, le Premier ministre Daniel Johnson, décéda, M. Bertrand fut choisi pour lui succéder comme chef du parti et ainsi Premier ministre. Il conserva ce poste jusqu'à ce que son parti soit défait par le Libéral Robert Bourassa lors des élections en 1970.
Jean-Jacques Bertrand est reconnu, entre autres pour avoir continué les réformes dans l'éducation instiguées par les Libéraux sous Jean Lesage (1960-1966). Au point de vue constitutionnel, il était considéré comme un nationaliste vigoureux et un grand défenseur des droits du Québec. Il percevait le Canada comme un pays de deux cultures et de deux nations. La plus importante crise qu'il vécut comme Premier ministre se produisit en 1969 lors de l'adoption de la Loi 63 qui, même si on visait à assurer l'enseignement du français dans les écoles, on donnait aussi aux parents le droit de choisir la langue première d'enseignement de leurs enfants. Une crise de la langue explosa à Montréal et contribua à la défaite de l'Union Nationale en 1970. Après la défaite de son parti, Jean-Jacques Bertrand demeura Chef du parti jusqu'en 1971. Il décéda à Montréal deux ans plus tard.