La ferme devenue maison de pension

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Sandra Stock (Reproduit du Porc-épic, 2010)

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Dans les années 1890, avec l'arrivée du chemin de fer, la région des Laurentides était désormais moins isolée et en été, la classe moyenne de Montréal s'est mise à sortir de la ville pour venir y prendre des vacances. Ce phénomene a entrainé de nouvelles retombés économiques pour les fermiers qui transformaient leur ferme en maison de pension. Ces dernières étaient, d'après mes lectures et ma connaissance de l'époque, presque sans exception, dirigées par des femmes.

À Morin-Heights, par example, on appelait ces établissements : "Chez Mme Charlie Seale" ou "Chez Mme Annie Kennedy" ou simplement par le nom de famille, comme "La ferme Watchorn" ou "La ferme Campbell," et elles étaient gérées par des femmes.

À cette époque et jusqu'au années 1950, on croyait fortement, voire religieusement, que la vie à campagne avait un effet bénéfique sur la santé moral et physique, comparativement à la vie en ville. L'air frais, l'eau limpide, et la nourriture produite localement constituaient ce qu'on appelait la vie simple des gens de campagne. De plus, le contact avec la nature et les animaux était perçu comme favorable pour le développement des enfants.

Les fermes situées près d'un cours d'eau bénéficiaient du plus grand nombre de visiteurs. Les fermes offraient des produits laitiers, des oeufs, de la volaille, et des légumes frais aux occupants saisonniers. Des vendeurs itinérants livraient des produits spécialisés chaque semaine, en charrette au début, puis en camion par la suite : viande, pain, poisson, etc. Ces arrivages suscitaient toujours l'intérêt et étaient perçus par les gens de la ville comme une pratique antique et pittoresque.