Selon la Commission de toponymie du Québec, la chaîne montagneuse des Laurentides s’étend du lac Témiscamingue, à la frontière de l’Ontario, jusqu’au Labrador. Sur le plan géologique, les Laurentides datent de plus d’un milliard d’années et appartiennent à cette vaste région en forme de U autour de la baie d’Hudson qu’on appelle le Bouclier canadien. Elles tirent leur réputation de leurs lacs, montagnes et ressources naturelles abondantes. Elles disposent également de quelques-unes des plus belles stations de ski de l’est de l’Amérique du Nord.
D’après la Commission de toponymie, la création du nom Laurentides revient à l’historien québécois François-Xavier Garneau qui, dans son Histoire du Canada (1845), écrira que «Cette chaîne n'ayant pas de nom propre et reconnu, nous lui donnons celui de Laurentides qui nous paraît bien adapté à la situation de ces montagnes qui suivent une direction parallèle au Saint-Laurent.» L’appellation de Garneau connaîtra la faveur du public et elle entrera rapidement dans l’usage courant.
Pendant longtemps, le terme Laurentides sera utilisé dans un sens large et il désignera toute la région au nord du Saint-Laurent. Conséquemment on assistera en 1895 à la création du parc naturel des Laurentides (aujourd’hui réserve faunique) au nord de Québec. En 1922, dans son ouvrage intitulé The Laurentians: The Hills of the Habitant, T. Morris Longstreth définira les limites de la région ainsi : au sud, le fleuve Saint-Laurent; à l’est, Ottawa; du côté est, le Saguenay; au nord, dans un cadre de mystères et de montagnes, le Pays d’en Haut.
Avec le temps et le développement du ski et de l’industrie touristique dans les Laurentides au nord-ouest de Montréal, le toponyme Laurentides sera de plus en plus associé uniquement à cette région. De nos jours, ce terrain de jeux des Montréalais réfère presqu’uniquement à ce terme.
La simplification de la définition des Laurentides s’est vue amplifiée dans les dernières années suite à la création, au Québec, des régions administratives, régions touristiques et MRC. La région administrative des Laurentides et la région touristique des Laurentides (d’environ 22 000 km carrés), correspond à peu près à la conception moderne des Laurentides. La petite MRC des Laurentides se situe au cœur des régions administratives et touristiques, incluant le Mont Tremblant considéré par plusieurs comme la quintessence des montagnes laurentiennes.
Malgré les définitions officielles, nombreux sont ceux qui, dans les régions voisines - plus particulièrement celles de Lanaudière et de l’Outaouais - estiment encore vivre dans les Laurentides. Exemple parfait, celui de Saint-Lin-Laurentides, ville natale de Sir Wilfrid Laurier, qui, en réalité, appartient à la région administrative de Lanaudière.
Références :
Association touristique des Laurentides, Laurentides 2004-2005 : Guide touristique officiel, 2004.
Commission de toponymie du Québec, Noms et Lieux du Québec : dictionnaire illustré, 1996.
T. Morris Longstreth, The Laurentians: The Hills of the Habitant, 1922.