Mémoires de Saint Venant de Paquetteville

Author:
Julienne Bishop (Maheu)
Image:
Edouard Maheu maire de Paquetteville et son épouse Emilia Labbé. (Photo - courtoisie)

paquetteville__papa_et_maman.jpgEdouard Maheu maire de Paquetteville et son épouse Emilia Labbé. Tous deux natifs de Saint-Joseph de Beauce, ils arrivent à Paquetteville en 1950.

Ce petit village des Cantons de l’est, situé près de la frontière Américaine, allait devenir un endroit de prédilection pour élever une famille de 16 enfants.

Moi, Julienne, étais la douzième de cette grande famille, et anticipais ce grand déménagement.

Nous étions parti de Sainte-Aurélie de Dorchester et quatre enfants de la famille étaient déjà établis, donc n’ont pas participé à ce grand déménagement.

C’est dans le gore Nord que nous avons trouvé une maison assez grande pour nous loger, et une terre assez vaste pour nous faire vivre.

Le décor était sorti d’un conte de fée, en plein milieu des Appalaches

Mon père n’avait pas une grande formation de cultivateur; car il était fromager de son métier. Je vous assure qu’il s’est mis à la tâche rapidement; car le défi était grand.

Avec notre langage de Beauceron et notre teint foncé (sûrement une petite descendance Amérindiene), nous, les plus jeunes, avons eu de la difficulté à nous adapter et se faire accepter dans ce nouvel environnement des Cantons de l’Est

À l’école, on riait de notre langage Beauceron et on nous traitait de Jarrets Noirs.

Pour mon père, c’était un honneur de se faire dire qu’il était un Jarrets Noirs; mais pour nous, qui ne connaissions pas la signification honorable, c’était une insulte.

Mes parents arrivaient de la Beauce avec leurs traditions :

L’eau de Pâques, que notre Père allait chercher à la source avant l’aube lede la journée de Pâques, pour asperger les fenêtres de la maison pendant les orages, lorsqu’on manquait d’eau bénite;

Les médailles de la Vierge Marie qu’il déposait dans chaque coin de la grange pour éloigner la foudre.

Elles servaient de paratonnerre qu’il nous disait….

Et bien d’autres traditions qui seraient trop longues à énumérer.

Mon père fut remarqué immédiatement par les paroissiens de Paquetteville et il fut élu maire immédiatement. Il était un organisateur hors pair Il organisait des soirées de toutes sortes et plus particulièrement pour les Lacordaires dont il était le président. Il détestait la boisson. Il montait des pièces de théâtre et impliquait les gens du village

Il était extrêmement dévoué envers le clergé et les religieuses.

Il organisa les fêtes du centenaire de 1962.

larger_paquetteville_cote_gore_nord.jpgIl participa à l’érection de la Sainte Vierge dans la montagne, et à la construction de la nouvelle école. Il obtenait toutes sortes de subventions pour la paroisse, grâce à ses contacts avec les gouvernements en place. Il a fait modifier le tracé du rang Gore Nord. Le tracé original faisait un détour qui le rendait inaccessible lors de grandes tempêtes de neige.

La famille Maheu demeura 14 ans dans ce petit village.

En 1964, la maladie et l’âge obligèrent mes parents à déménager à Sherbrooke Ils y vécurent jusqu’à leur mort.

Paquetteville est devenu un lieu de pèlerinage pour moi. Je vais faire des randonnées chaque année

Ça me rappelle de très bons souvenirs de mon enfance.

Les belles montagnes qui entourent ce petit village m’enchantent à chaque fois que j’y retourne .

Paquetteville reste spécial dans mon coeur.
Julienne Bishop (Maheu)