Les vestiges de notre passé disparaissent. Ou parfois, ils sont altérés au point de devenir méconnaissables. D'innombrables vestiges historiques ont disparus des Cantons-de-l'Est au cours des années. Notre patrimoine architectural se trouve particulièrement vulnérable. De la plus humble maison de ferme d'un pionnier jusqu'à la plus flamboyante masure victorienne; des premiers moulins jusqu'à l'architecture industrielle; des églises en bardeau de bois jusqu'aux ponts couverts, aux granges rondes, aux cimetières. Plusieurs sont tombés, victimes de négligence, vandalisme ou destruction concertée.
Durant la période d'après-guerre, la tendance à remplacer le vieux par du neuf s'est avérée particulièrement intense. Dans les années 1950, 1960 et 1970, nombre d'éléments du patrimoine ont été perdus. Aujourd'hui, nous en perdons encore beaucoup, pas tant par démolition qu'en coupables surrénovations dévastatrices.
Tout aussi important, le nombre croissant de sociétés locales d'histoire et de conservation. Ces groupes s'occupent très activement à stimuler la sensibilisation envers patrimoine non seulement en raisons de retombées économiques mais aussi pour sa valeur intrinsèque. Les défenseurs du patrimoine réalisent que ce n'est qu'en sensibilisant les gens que ceux-ci comprendront vraiment la valeur et l'importance du patrimoine et se battront pour assurer sa conservation.
Heureusement, une autre tendance vient contrer ce mouvement : l'attention grandissante pour le tourisme patrimonial. Les gouvernements locaux, les organismes et les gens réalisent enfin la valeur du patrimoine comme moyen d'attirer les touristes dans la région. Les associations touristiques s'attachent activement à promouvoir le patrimoine architectural et les autres atouts patrimoniaux régionaux. Plusieurs villes et villages offrent des circuits pédestres locaux.
La sensibilisation du public devient particulièrement importante lorsqu'on pense à l'architecture résidentielle. Il est presque impossible pour une communauté de préserver les maisons privées si le propriétaire est décidé à la démolir ou à modifier son caractère par des rénovations excessives. Si la volonté n'y est pas, l'édifice peut être perdu.
Ce problème est mis en évidence par les gouvernements locaux qui sont habituellement réticents à imposer des règlements qui restreignent les possibilités des propriétaires de faire comme bon leur semble sur leur propre propriété. Ainsi, la meilleure solution à long terme demeure la sensibilisation.
Le défi réside à convaincre les gens que ce qui est vieux n'est pas nécessairement vilain, mais que, dans plusieurs cas, il est très valable de le conserver.