Les premiers quartiers pauvres industriels du Canada furent à Griffintown et à Pointe-Saint-Charles où habitèrent les immigrants irlandais, qui avaient fui les famines de la pomme de terre des années 1800, et plusieurs générations de leurs descendants.
À l’apogée de la famine dans les années 1840, jusqu’à 30 000 immigrants irlandais arrivaient à Montréal à chaque année. Des milliers d’entre eux moururent du typhus dans les dispensaires le long du port. Certains de ceux qui survécurent au voyage s’établirent là où ils débarquèrent, sur les terres basses en bordure du fleuve Saint-Laurent. Ici, ils peinèrent sur les quais, dans les fonderies locales, les briqueteries, les savonneries, les brasseries, les minoteries et les dépôts de marchandises ferroviaires.
Ce circuit patrimonial à pied mène à des sites historiques et à des points d’intérêt situés dans deux des plus anciens quartiers ouvriers de Montréal, sur des rues où habitèrent les constructeurs du canal de Lachine, du chemin de fer du Grand Tronc et du pont Victoria. Le quartier Sainte-Anne, qui comprenait Griffintown et la partie est de Pointe-Saint-Charles, a fourni une grande partie du dur labeur qui alimenta la croissance industrielle de la ville au 19e siècle et au début du 20e.
Griffintown et « la Pointe » se développèrent autour du centre du vaste réseau de transport maritime et ferroviaire de Montréal. Là où le port, le canal et le chemin de fer se rencontraient, des familles irlandaises et canadiennes-françaises s’établirent pour former des communautés ouvrières fières et vivantes.
Le quartier Griffintown fut le coeur de la communauté irlandaise de Montréal jusqu’à ce qu’il soit partiellement démoli au bulldozer dans les années 1960 pour permettre la construction de l’autoroute Bonaventure. Les Irlandais, Anglais, Écossais et Canadiens français de Pointe-Saint-Charles partagèrent leur quartier avec les Ukrainiens et les Polonais qui émigrèrent au Québec au début des années 1900.
Les anciennes usines situées le long du canal sont désormais fermées. Dans les années 1960 et 1970, à la suite des changements de zonage, les propriétaires de Griffintown démolirent plusieurs des premières maisons en rangée des travailleurs, forçant ainsi le départ des locataires de longue date. Plusieurs lieux et bâtiments historiques survivent toutefois, et il n’en faut pas beaucoup pour retrouver l’esprit du passé tout en se baladant dans les rues.
POUR S’Y RENDRE
Débutez votre visite du vieux Griffintown et du vieux Pointe-Saint-Charles à la station de métro Square Victoria, à l’extrémité ouest du Vieux-Montréal. Dirigez-vous vers le sud en longeant le Square Victoria et tournez à gauche sur la rue McGill.
LA RUE MCGILL
La rue McGill marque la limite entre le Vieux-Montréal et Griffintown. Le mur ouest de la ville, démoli entre 1804 et 1817, était situé ici, près du Vieux-Port. À l’extérieur du mur s’étendait l’une des plus anciennes banlieues de la ville, une ancienne propriété seigneuriale appartenant aux religieuses de l’Hôtel-Dieu et louée pour l’agriculture. Le secteur fut appelé fief Nazareth et faubourg des Récollets jusqu’en 1804, au moment où Mary Griffin, épouse d’un propriétaire de savonnerie, fit l’acquisition du bail et entreprit de subdiviser le terrain et d’y planifier des rues. Les immigrants irlandais commencèrent à s’établir à Griffintown vers 1815. De 1821 à 1825, des travailleurs de Griffintown furent engagés pour creuser le canal de Lachine.
L’ÉDIFICE DU CHEMIN DE FER DU GRAND TRONC
360, rue McGill
La compagnie du chemin de fer du Grand Tronc n’épargna aucune dépense pour construire ce riche siège social, inauguré en 1902. Incorporé en 1852, le Grand Tronc a eu un impact considérable sur le développement du Canada, en entreprenant la construction de la première ligne principale de chemin de fer, « le tronc », d’où toutes les lignes de raccordement devaient partir.
L’exploitation du Grand Tronc a aussi influencé la croissance de Pointe-Saint-Charles. En 1861, le Grand Tronc était le plus important employeur industriel de Montréal. Un tiers des emplois manufacturiers de la compagnie se trouvaient à Pointe-Saint-Charles. L’édifice appartient désormais au gouvernement du Québec. Demandez au portier de vous laisser admirer l’impressionnant escalier de marbre avec ses rampes de fonte, qui s’élève vers un puits de lumière.
Continuez maintenant sur la rue McGill, dépassez Place d’Youville pour vous rendre à la rue d’Youville, puis tournez à gauche.
L’ÉDIFICE ALLAN
4, rue d’Youville
L’édifice Allan (1858) logeait les bureaux de la Montreal Ocean Steamship Company, propriété de Hugh Allan, un homme d’affaires d’origine écossaise qui, à une certaine époque, fut considéré comme l’homme le plus riche au Canada. Une marque sur l’édifice Allan rappelle l’inondation du printemps 1886, l’une des pires inondations de la fin du 19e siècle. L’inondation fut particulièrement désastreuse pour Griffintown et Pointe-Saint-Charles, ainsi que pour le Vieux-Montréal.
LA TAVERNE JOE BEEF
201-207, rue de la Commune
Charles McKiernan, originaire d’Irlande, fut surnommé Joe Beef alors qu’il était cantinier dans l’armée britannique durant la guerre de Crimée. De 1870 jusqu’à sa mort en 1889, celui-ci tint dans cet édifice sa fameuse taverne située près de l’eau. La taverne était bien connue des marins et des chemineaux, car elle offrait nourriture et abri aux clochards. Joe Beef était célèbre pour l’aide qu’il apportait aux grévistes en leur offrant du pain et de la soupe. Il appuya les travailleurs du canal de Lachine lors des grèves de 1877 et, en 1882, les grévistes de la fabrique de textile Hudon située à l’extrémité est.
Joe Beef était aussi célèbre pour sa ménagerie d’animaux sauvages qu’il gardait dans son sous-sol. On y trouvait quatre ours noirs, dix singes, trois chats sauvages, un porc-épic et un alligator. Il paraît que parfois il faisait monter un ours du sous-sol pour rétablir l’ordre dans sa taverne lorsque les clients devenaient trop indisciplinés.
Maintenant retournez à l’édifice Allan, traversez la rue de la Commune et les rails de chemin de fer et suivez l’eau jusqu’au pont ferroviaire. Le milieu du pont marque l’entrée à l’historique canal de Lachine.
LE CANAL DE LACHINE
D’une longueur de douze kilomètres, le canal s’étend à l’ouest du Vieux-Montréal jusqu’à Lachine. Inauguré en 1825, il permettait aux bateaux de contourner les turbulents rapides de Lachine dans le Saint-Laurent et de continuer en amont vers les Grands Lacs.
Le canal de Lachine fut un facteur de première importance pour la croissance économique de Montréal. Les industriels anglo-protestants de Montréal étaient déterminés à préserver la supériorité de la ville comme plaque tournante du transport face à sa concurrente New York, dont l’accès à la région des Grands Lacs était assuré par le canal Érié. Le canal fut élargi dans les années 1840 dans un climat d’âpres conflits entre les entrepreneurs et les travailleurs irlandais. Travaillant seize heures par jour pour un salaire de famine, ces derniers étaient payés avec des jetons qui pouvaient seulement être échangés dans les magasins de la compagnie. Une grève particulièrement violente se déroula en 1843.
Une fois élargi, le canal fut une source d’énergie hydraulique pour les premières usines de Montréal. En 1850, le canal constituait le cœur du secteur industriel de la ville. Le canal fut élargi encore une fois entre 1873 et 1885 par les travailleurs irlandais, avec toujours en toile de fond des grèves et de l’agitation ouvrière. Dans la seconde moitié du 19e siècle, l’élite d’affaires de Montréal continua à investir dans l’infrastructure du transport, assurant ainsi la prédominance industrielle et commerciale de la ville. Au début du 20e siècle, le canal faisait partie d’un réseau qui comprenait le chemin de fer du Grand Tronc, le pont Victoria et des installations portuaires modernes.
L’ouverture de la voie maritime du Saint-Laurent en 1959 fit en sorte que le vieux canal devint superflu et les usines commencèrent à fermer. Au début des années 1960, le canal fut condamné à l’entrée du port et, en 1970, fermé à l’extrémité de Lachine. Il demeura fermé pendant plus de 30 ans alors que le secteur sud-ouest de la ville vivait une période de déclin économique. En 2002, le canal ouvrait de nouveau pour la navigation de plaisance.
Suivez les rails du chemin de fer le long de l’élévateur à grains no 5 et sortez près de la rue Mill. Traversez le pont vers le côté nord du canal et allez à gauche le long de la rue de la Commune jusqu’à la rue Prince. Vous vous trouvez maintenant à Griffintown. Suivez la rue Prince vers le nord jusqu’à la rue Ottawa, puis tournez à gauche.
LA FONDERIE DARLING (vers 1918)
745, rue Ottawa
Il s’agit de la deuxième fonderie érigée par les frères Darling. La première, située à l’est d’ici, fut bâtie en 1889. La compagnie connut beaucoup de succès dès ses débuts et, au fil des ans, fit ajouter des bâtiments, dont une troisième fonderie, maintenant démolie. Entre 1851 et 1890, le nombre de fonderies à Griffintown passa de 8 à 20. La fonderie Darling ferma ses portes en 1991; on y trouve maintenant une galerie d’art et un restaurant.
Tournez à gauche sur la rue Ottawa, continuez sous l’autoroute Bonaventure et le pont ferroviaire (1933).
L’ÉDIFICE NEW CITY GAS (vers 1859)
956, rue Ottawa, à l’intersection de la rue Dalhousie
Bâti en 1859, cet édifice est l’une des plus anciennes usines à survivre à Montréal. La compagnie New City Gas brûlait du coke pour produire du gaz, qui servait à éclairer les rues de Montréal, avant l’arrivée de l’électricité.
LE GRIFFINTOWN HORSE PALACE
1220-224, rue Ottawa
Cet ensemble, avec ses bâtiments et sa cour, situé au 1220-1224 de la rue Ottawa, abrite l’une des dernières écuries à subsister au centre de Montréal. Le Horse Palace de Griffintown est une écurie qui a appartenu à des Irlandais depuis les années 1860. De nos jours, cette écurie sert à soigner les chevaux qui tirent les calèches des touristes dans le Vieux-Montréal.
LA GARDERIE SAINTE-ANNE (1914)
287, rue Eleanor
Cet élégant édifice de brique et de tuiles en terre cuite se démarque à l’intersection des rues Ottawa et Eleanor. C’était autrefois la garderie du jardin d’enfants Sainte-Anne, que dirigeaient les Sœurs de la Providence. De nos jours, l’édifice est occupé par la King’s Transfer Van Lines, une compagnie de déménagement créée en 1926 par William O’Donnell, un résident de Griffintown. Cette entreprise est maintenant dirigée par son petit-fils et fait partie d’Atlas Van Lines.
Tournez à gauche et dirigez-vous vers le sud sur la rue de la Montagne jusqu’à ce que vous arriviez à un parc, qui est l’emplacement de l’ancienne église paroissiale de Griffintown.
L’ÉGLISE SAINTE-ANNE
Un site historique
L’église Sainte-Anne était le cœur de la communauté catholique irlandaise de Griffintown. Bâtie en 1854, elle fut la seconde église catholique anglaise après St. Patrick (1847). Alors qu’à proximité de St. Patrick se greffaient des marchands, des ouvriers spécialisés et des professionnels, les paroissiens de Sainte-Anne étaient reconnus pour être des « irlandais des taudis », des travailleurs non spécialisés employés dans les usines, sur les chantiers de construction ou encore sur les quais.
La population de Griffintown commença à diminuer après la Deuxième Guerre mondiale et, au début des années 1960, la ville décida que ce quartier n’avait plus d’avenir en tant que secteur résidentiel.Griffintown reçut un zonage industriel en 1963. Puis, en 1967, une partie du quartier fut démolie pour laisser place à l’autoroute Bonaventure. Ayant perdu la majorité de ses paroissiens, l’église Sainte-Anne fut démolie en 1970. De nos jours, un parc occupe l’emplacement de l’église.
Tournez à droite sur la rue Wellington et traversez le pont Wellington pour vous rendre à Pointe-Saint-Charles. Comme Griffintown, Pointe-Saint-Charles était autrefois plus densément peuplée qu’elle ne l’est aujourd’hui. Au début du 20e siècle, son âme était une rue animée et vivante comptant un marché, des tavernes, des hôtels, des banques et des magasins. Il est intéressant de noter que la rue Wellington suit un ancien chemin colonial français qui autrefois reliait le Vieux-Montréal à Lachine. Au moment de la Conquête, en 1759, le général Amherst et ses troupes britanniques défilèrent vers l’est en suivant cette route jusque dans la ville.
LE MONUMENT COMMÉMORATIF IRLANDAIS
Un petit détour le long de la rue Bridge mène à ce monument, un hommage unique au patrimoine irlandais de Montréal. Demeurez du côté est (à gauche) de la rue et dirigez-vous vers le sud en direction du pont Victoria. Le monument, une énorme pièce de granite de 30 tonnes, s’élève juste au sud de la rue Mill, entre deux voies de circulation, entouré d’une clôture de métal décorée de trèfles.
La roche noire fut sortie du fleuve en 1859 par les travailleurs qui construisaient le pont Victoria. Ceux-ci décidèrent d’en faire un monument commémorant les milliers d’immigrants irlandais morts du typhus en 1847. La roche marque l’emplacement d’une tombe commune.
L’épidémie fut une expérience effrayante pour la population de Montréal; certains réagirent avec beaucoup de courage et de compassion. Parmi ceux qui moururent en soignant les malades, il faut mentionner le maire de Montréal, John Easton Mills, trois prêtres catholiques de l’église St.Patrick, ainsi que plusieurs Sœurs Grises.
LE PONT VICTORIA
Inauguré en 1860, le pont Victoria fut le premier pont de Montréal à enjamber le Saint-Laurent et il fut un élément clé du réseau de moyens de transport modernes de la ville. Avant la construction du pont, les activités économiques de la ville ralentissaient durant les mois d’hiver lorsque le fleuve était gelé. Le pont permit aux trains de transporter les marchandises jusqu’à Portland, au Maine, où se trouvait un port qui ne gelait pas, d’où elles pouvaient être expédiées en Europe. Le pont fut un projet colossal qui impliqua plus de 3 000 travailleurs en 1858.
La compagnie britannique responsable de la construction du pont fit venir des travailleurs spécialisés de Grande-Bretagne. Les Irlandais de Griffintown et de Pointe-Saint-Charles, ainsi que les travailleurs mohawk de Kahnawake fournirent le dur labeur. Certains des travailleurs logeaient dans les dispensaires inutilisés.
VICTORIATOWN
Vers 1862, les abris destinés aux immigrants furent démolis et remplacés par des maisons bâties sur les terrains qui servent maintenant de parc de stationnement. Dès les années 1890, un petit quartier, connu comme Victoriatown ou Goose Village, avait fait son apparition au pied du pont Victoria. Au début, ce fut un quartier principalement anglophone. Dès les années 1960 toutefois, la moitié de la population y parlait italien. Le quartier Victoriatown fut démoli au bulldozer en 1963 en vue de l’Expo 67. Retournez à la rue Wellington, puis tournez à gauche.
LES DÉPÔTS FERROVIAIRES DU GRAND TRONC
À l’ouest de la rue Bridge, du côté sud de Wellington, s’étend l’emplacement des anciens ateliers ferroviaires de la compagnie de chemin de fer du Grand Tronc, qui furent bâtis en 1854-1856. Ce fut un gigantesque complexe industriel, le plus grand de Montréal à l’époque. Au début, les ateliers furent conçus pour réparer les locomotives et les wagons. Par la suite, on y fabriqua du nouveau matériel roulant.
En 1880, les employés du Grand Tronc travaillaient en moyenne de 9 à 10 heures par jour durant la semaine, et de 4 à 5 heures le samedi, ce qui totalisait de 52 à 54 heures de travail par semaine. À l’époque, ceci était considéré comme de bonnes conditions. Dans plusieurs usines, les ouvriers travaillaient 14 heures par jour, 6 jours par semaine. Les visiteurs peuvent avoir un aperçu des heures de gloire de la rue Wellington en regardant l’architecture du vieil hôtel situé au 1691 Wellington ou de l’ancien édifice de la Banque Royale du Canada, bâti en 1901 à l’intersection sud-ouest des rues Wellington et Sainte-Madeleine.
Dirigez-vous vers le sud (à gauche) sur la rue de la Congrégation et traversez le petit parc de façon diagonale pour rejoindre la rue Sébastopol. L’église presbytérienne St.Matthew occupa l’emplacement de ce petit parc de 1858 à 1890. Tournez à droite et dirigez-vous vers le sud sur la rue Sébastopol.
LES MAISONS EN RANGÉE SÉBASTOPOL
422-444, rue Sébastopol
Bâties en 1856, ces maisons rouges et blanche revêtues de stuc comptent parmi les plus anciennes habitations ouvrières à survivre à Montréal. Elles furent appelées les maisons en rangé du Grand Tronc jusqu’en 1882, puis elles furent renommées pour commémorer la victoire remportée par les Britanniques et les Français sur les Russes lors de la guerre de Crimée. Elles furent bâties par le Grand Tronc afin de recevoir les ouvriers spécialisés venus de Grande-Bretagne pour travailler dans les dépôts ferroviaires de Pointe-Saint-Charles. Le stuc fut appliqué par un architecte qui acheta ces maisons dans les années 1990, dissimulant ainsi la brique rouge d’origine.
Les maisons en rangée Sébastopol comptent parmi les deux seuls exemples qui sont connus à Montréal d’habitations fournies par les compagnies. On croit que l’architecture des maisons en rangée Sébastopol a eu, au cours des années 1860-1870, une influence déterminante sur le développement des habitations ouvrières si caractéristiques de Montréal. Allez à droite sur la rue Le Ber, et encore à droite sur la rue de la Congrégation jusqu’à la rue Favard. Tournez à gauche et continuez sur la rue Charon, puis allez à droite sur Charon et à gauche sur Wellington.
LA COMMUNAUTÉ ANGLOPHONE DE POINTE-SAINT-CHARLES
Les Montréalais d’origine anglaise et écossaise travaillaient aussi dans les usines de Pointe-Saint-Charles, parfois comme ouvriers non spécialisés, le plus souvent à titre d’ouvriers semi-spécialisés, d’ouvriers spécialisés ou de gérants. Des vestiges de l’ancienne communauté anglo-protestante de Pointe-Saint-Charles sont encore visibles sur cette portion de la rue Wellington : l’église anglicane Grace, bâtie en 1891 à l’intersection des rues Wellington et Ash, les maisons en rangée victoriennes destinées à la classe moyenne, situées au 2131-2177 de la rue Wellington et l’ancienne église baptiste, maintenant un temple Sikh, au 2183 de la rue Wellington.
Le parc Marguerite-Bourgeoys, à l’intersection des rues Wellington et Liverpool, est un bel endroit pour s’asseoir et manger un lunch avant de continuer votre visite en vous dirigeant vers le nord sur la rue Liverpool.
L’ANCIENNE FERME KNOX
La longue rangée de duplex ouvriers commençant au 636 du côté ouest de la rue Liverpool fut bâtie à la fin du 19e siècle sur un terrain qui appartenait autrefois au fermier irlandais, Robert Knox. Les maisons se trouvaient dans un quartier plus vaste où, à l’origine, habitaient des familles irlandaises, anglaises, écossaises et canadiennes-françaises. Plusieurs des rues situées dans les environs de la ferme Knox, telles que Coleraine, Ryde, Rozel et Rushbrooke, rendent hommage à des noms de lieux irlandais. De nos jours, plus personne appelle ce secteur la ferme Knox.
Maintenant, tournez à gauche (vers l’ouest) sur la rue Coleraine puis à droite (vers le nord) sur la rue Hibernia afin de continuer la visite.
LA CASERNE DE POMPIERS SAINT-GABRIEL (1891)
Des armoiries dessinées en 1833 pour la ville de Montréal ornent la façade principale de cet édifice. Elles mettent en vedette les symboles des quatre principaux groupes d’habitants de Montréal au milieu du 19e siècle : une rose pour l’Angleterre, le chardon pour l’Écosse, le trèfle pour l’Irlande et un castor pour les Canadiens français.
Allez du côté gauche (vers l’ouest) sur la rue Grand Trunk.
LA MAISON ST. COLUMBA (1926)
2365, rue Grand Trunk
La maison St. Columba est un centre communautaire qui a été une institution de première importance à Pointe-Saint-Charles depuis sa fondation par l’Église Unie en 1926. Tournez à droite et marchez vers le nord sur la rue Ropery, puis changez de direction en allant vers la droite sur la rue Centre, passant devant trois anciennes écoles catholiques qui, par le passé, furent utilisées par les étudiants anglophones.
L’école Saint-Gabriel (1886) s’élève à l’intersection des rues Ropery et Centre, l’école Saint-Jean l’Évangéliste (1883) occupe le 2325 de la rue Centre et l’Académie Saint-Gabriel (1906), le 2312 de la rue Centre.
L’ÉGLISE SAINT-GABRIEL (1895)
Saint-Gabriel, deuxième église catholique irlandaise bâtie à Pointe-Saint-Charles, fut érigée à l’emplacement d’une plus ancienne, datant de 1875. Comme c’est presque toujours le cas à Montréal, les catholiques irlandais et canadiens-français ont des paroisses séparées, malgré leur proximité géographique et sociale. En 1875, les Irlandais étaient plus nombreux que les Canadiens français à Pointe-Saint-Charles et pour une courte période de temps l’église Saint-Gabriel servit aux deux groupes linguistiques. Toutefois, en 1883, une paroisse canadienne-française fut créée et une petite église de bois construite. L’imposante église Saint-Charles, voisine de l’église Saint-Gabriel, fut bâtie en 1913.
À chaque année, lors du dernier dimanche de mai, une procession de paroissiens de l’église Saint-Gabriel se rend au monument commémoratif irlandais. Organisé par l’Ancient Order of Hibernians, l’événement commémore la tragédie de 1847.
L’ÉDIFICE NORTHERN ELECTRIC
Tournez à gauche sur la rue Shearer afin d’apercevoir l’immense usine, qui fut bâtie en 1913 et agrandie dans les années 1930. La Northern Electric comptait parmi l’un des plus importants employeurs de Pointe-Saint-Charles, avec 9 000 travailleurs en 1940. L’édifice occupe un vaste emplacement, où se trouvaient auparavant un bassin et un moulin à bois.
Un virage à gauche sur la rue St. Patrick mène vers l’ouest à un autre site industriel.
L’USINE BELDING CORTICELLI (1884)
À l’intersection des rues St. Patrick et Des Seigneurs
Bâtie en 1884 pour produire des rubans de soie, elle fut la première manufacture de soie au Canada, connue à l’origine sous le nom de Belding Paul. Lors de la Deuxième Guerre mondiale, les travailleurs y produisirent des bas de nylon.
Tournez à droite sur la rue Des Seigneurs, ce qui vous mènera vers le nord à l’ancien pont Des Seigneurs, l’emplacement de la première exploitation manufacturière de Montréal. Reposez-vous sur le pont.
L’ÉCLUSE SAINT-GABRIEL
Après l’élargissement du canal Lachine dans les années 1840, l’augmentation de l’énergie hydraulique à cette écluse devint une précieuse source énergétique. L’écluse Saint-Gabriel a fait fonctionner certaines des plus anciennes usines de Montréal.
Les terrains situés des deux côtés du canal étaient auparavant occupés par une ferme appartenant aux sulpiciens. En 1840, le gouvernement exigea que cette communauté religieuse subdivise ses terrains et les vende pour permettre le développement industriel. Quelques-uns des lots ayant le plus de valeur furent acquis par John Ostell, architecte de l’église Sainte-Anne et de l’édifice New City Gas, qui fit un profit considérable en les vendant au début des années 1850.
LA RAFFINERIE DE SUCRE REDPATH
Si vous regardez vers l’est depuis le milieu du pont Des Seigneurs, vous remarquerez un grand édifice en brique rouge, qui s’élève à l’est de l’usine Belding Corticelli. La raffinerie Redpath, bâtie en 1854, fut la première raffinerie de sucre au Canada et l’une des premières usines situées à l’écluse Saint-Gabriel. Elle fut fondée par John Redpath, un entrepreneur d’origine écossaise qui avait été associé à la construction du canal de Lachine et de plusieurs autres ouvrages. La raffinerie a fermé ses portes en 1979.
LA MINOTERIE OGILVIE (1837-1915)
Continuez de l’autre côté du pont vers le côté nord du canal, à l’endroit où les vestiges de la minoterie Ogilvie sont examinés par les archéologues depuis 2002. Construit en 1837, le moulin fut le premier établissement industriel sur les rives du canal; il fut agrandi en 1851 afin de profiter de l’énergie hydraulique fournie par le canal qui avait été récemment élargi. L’édifice de cinq étages fut démoli en 1915.
Retournez de l’autre côté du pont sur le côté sud du canal, et marchez vers l’ouest le long du canal jusqu’à la rue Charlevoix. Pour rejoindre la station de métro Charlevoix, marchez vers le sud sur la rue Charlevoix jusqu’à la rue Centre.
Le Réseau du patrimoine anglophone du Québec a préparé ce guide. La série des Circuits patrimoniaux bénéficie de subventions de Patrimoine Canada et de Développement économique Canada. Des contraintes d’espace empêchent la mention de tous les sites. Pour de plus amples renseignements, vous pouvez rejoindre le bureau du Réseau au (819) 564-9595 ou encore pour le Québec au numéro sans frais 1-877-964-0409.