L’exposition permanente du Centre culturel et d’interprétation Kempffer, à travers huit thématiques et plus de 150 artefacts, retrace l’histoire sociale de New Carlisle, de l’arrivée des premiers colons Loyaliste jusqu’à la Deuxième Guerre mondiale. À travers cette exposition diversifiée et originale, les visiteurs pourront en apprendre davantage sur la richesse du passé de cette petite municipalité et ainsi mieux saisir les particularités locales.
Un nouveau départ
New Carlisle est un village gaspésien fortement marqué par la mixité culturelle. Ce mélange s’exprime par les diversités linguistique et religieuse, qui tiennent leurs origines dans la fondation même du village. En juin 1784, 315 Loyalistes, accompagnés de 67 soldats et marins, arrivent par bateaux à Paspébiac, après vingt jours de voyage depuis Québec. Ils s’installent à « Petit Paspébiac », qu’on nommera plus tard Carlisle, puis New Carlisle. Dès leur arrivée à « Petit Paspébiac », les nouveaux colons doivent entamer l’immense tâche de construire leur maison et de défricher leur terre afin de pouvoir entreprendre leur exploitation agricole. Plusieurs artefacts de nos collections témoignent de cette période charnière dans le développement de l’identité néo-carlinoise.
L’époque victorienne : les héritages bâti et matériel de la bourgeoisie
« En 1830, le navigateur Joseph Barthe, de Carleton, déclare […] que cet endroit est devenu « le plus fort village » de la Baie des Chaleurs avec 100 maison étirées le long de la baie. »
(Jules Bélanger, Histoire de la Gaspésie, page 152.)
Dès le début du XIXe siècle, une classe bourgeoise s’installe à Carlisle. D’une petite bourgade agricole formée par quelques centaines de Loyalistes, le village devient rapidement le siège du compté de Bonaventure et le centre administratif de la Gaspésie, où plusieurs membres de l’élite viennent s’y établir. La position de chef-lieu de compté entraîne l’établissement de plusieurs membres de l’administration de la justice, d’avocats, de procureurs, de notaires et d’un shérif. Cette classe bourgeoise lègue à New Carlisle un riche patrimoine bâti. Les somptueuses maisons à l’architecture caractéristique de l’époque victorienne que nous pouvons encore admirer au village témoignent de la prépondérance de New Carlisle à une certaine époque.
La belle époque
Avec l’arrivée du train, la construction d’un quai en eau profonde et les progrès matériels caractéristiques du début du XXe siècle, l’économie se diversifie et la municipalité campe encore plus sa position dominante dans la région. Au début du XXe siècle, New Carlisle reste non seulement le centre administratif de la Baie-des-Chaleurs, mais devient aussi le centre commercial le plus important de la région.
Ce dynamisme amène la venue de plusieurs Acadiens et Canadiens français, notamment des gens de la région de Québec qui viennent y pratiquer des professions libérales. Leur arrivée contribue à intégrer le catholicisme dans le paysage religieux de New Carlisle, déjà très diversifié en raison des multiples confessions protestantes coexistantes dans la communauté depuis l’arrivée des Loyalistes.
L’époque des grands hôtels
Dès la seconde moitié du XIXe siècle, de nombreux visiteurs se rendent en Gaspésie par bateau afin de s’imprégner de la beauté des lieux, de profiter des nombreuses rivières à saumon et d’expérimenter les vertus thérapeutiques des bains de mer et de l’air salin. Les premiers touristes qui arrivent dans la région sont des membres de la bourgeoisie et de l’aristocratie et voyagent sur des navires de croisières. Ils sont rejoints par de nombreux visiteurs lors de l’arrivée du train et lorsque les routes deviennent carrossables. À partir de 1850, on voit s’ériger de somptueuses villas comme lieux de villégiature à New Carlisle.
Afin de répondre à la demande de plus en plus grande de visiteurs qui sont en transit ou qui séjournent à New Carlisle depuis le début du XXe siècle, deux nouveaux établissements pour les accueillir ouvrent leurs portes : c’est l’époque des grands hôtels. Notre exposition permanente compte plusieurs artefacts et photos de cette période. Vous pourrez ainsi vous imprégner de cette époque très dynamique qui engendrera plusieurs histoires encore bien vivantes dans l’esprit des gens qui l’ont vécu.
Le développement des communications
Cet essor économique et social favorise le développement des médias. Une partie complète de notre exposition permanente est dédiée à l’essor des moyens de communication à New Carlisle, notamment de l’arrivée d’une station de radio au village, la CHNC (Charles Houde New Carlisle).
L’entrée en ondes de la station CHNC de New Carlisle, en 1933, en fait la deuxième station radiophonique à voir le jour au Québec, peu de temps après la station CKAC de Montréal. On doit l’avènement cette radio à un pionnier des communications en Gaspésie, un dentiste passionné de la télégraphie sans fil (TSF), Charles Houde (1896-1979). En 1933, le « Doc », comme on l’appelle alors, recueille 5500$ en actions auprès des notables de la place à qui il promet une station bilingue. Il achète une antenne de 100 watts suffisamment puissante pour couvrir les rives gaspésiennes et acadiennes de la Baie-des-Chaleurs. En 1946, Houde fait de la station CHNC, dont la puissance d’antenne est rendue à 5000 watts, une station entièrement francophone et fonde à Campbellton le poste CKNB afin de desservir l’auditoire anglophone.
La grande histoire d’une petite municipalité…
Venez en apprendre plus sur l’histoire passionnante de New Carlisle au Centre culturel et d’interprétation Kempffer. Véritable microsociété située aux abords de la Baie des Chaleurs, New Carlisle saura vous charmer par son originalité et ses particularités locales. Grâce à nos collections d’artefacts, nos documents d’archives et nos photographies, vous pourrez entrer dans l’univers des gens ayant contribué à bâtir la grande histoire de cette petite municipalité.