Aylmer – maintenant fusionnée avec la Ville de Gatineau – possède l’une des plus impressionnantes concentrations d’édifices patrimoniaux au Québec. Nombre d’entre eux datent de la première moitié du 19ème siècle. Plusieurs de ces témoins se trouvent à proximité l’un des autres, dans le cœur de l’ancien village.
Le patrimoine du vieux Aylmer est si vaste qu’il s’avère impossible de couvrir tous les édifices dans un article aussi court. Certains d’entre eux, toutefois, méritent une mention. Ceux-ci serviront d’amuse-gueule pour tous ceux qui désireront explorer le village plus en profondeur.
Sans aucun doute, le joyau d’Aylmer est l’ancienne auberge Symmes (2, rue Principale). Surplombant la magnifique rivière des Outaouais, elle fut construite entièrement en pierres de taille en 1831 par Charles Symmes et accueillait les passagers qui voyageaient en diligence et bateaux à vapeur le long de la vallée de la rivière des Outaouais. Le célèbre artiste William Henry Bartlett en assurera la renommée en incluant une gravure illustrée de l’édifice dans son livre Canadian Scenery Illustrated (1842). Neveu du pionnier de Hull, Philemon Wright, Symmes connaîtra une belle destinée, devenant l’un des plus riches hommes de la ville. De nos jours, l’auberge abrite le musée local.
Près de l’auberge Symmes se retrouve la maison Parker (7, rue Front). À l’instar de l’auberge et de plusieurs édifices anciens d’Aylmer, cette maison est entièrement construite en pierres extraites localement. Une vigne recouvre près de la moitié de la maison et prend de splendides tons rouges en automne. Selon l’Association du patrimoine d’Aylmer, une légende locale raconte qu’un fantôme y habite.
Autre notoire demeure de brique, celle de Lakeview (61, rue Principale). Érigé par l’immigrant irlandais Robert Conroy, en 1855, cet édifice monumental orné de son fronton néo-classique témoigne de l’importance de son bâtisseur, un marchand prospère, baron du bois, également propriétaire de l’hôtel British voisin.
Lakeview doit son nom à sa situation géographique : autrefois la maison offrait une vue imprenable sur le lac Deschênes et on dit que son intérieur était alors aussi magnifique que son extérieur. Le manoir a perdu sa superbe des beaux jours et abrite maintenant un club.
De l’autre côté de la rue se trouve la maison Conroy-Driscoll (72, rue Principale), datant de 1845. Elle aurait appartenu à Conroy avant que celui-ci ne construise Lakeview, puis aurait été achetée par Alfred Driscoll, un arpenteur. Elle abrite actuellement une boutique.
Autre propriété de Conroy, le British Hotel (71, rue Principale) qui demeure à ce jour un monument marquant d’Aylmer. Datant de 1841, l’hôtel faisait autrefois compétition avec l’auberge Symmes pour accueillir les voyageurs remontant la rivière des Outaouais en diligence et en bateau à vapeur. Il n’a subi que des modifications de façade mineures et l’on peut toujours s’y restaurer.
(Voir Aylmer d'antan, partie 2)
Références :
Ville d’Aylmer / City of Aylmer. Walking Through Aylmer / Découvrir Aylmer à pied, Association du patrimoine d’Aylmer, 1992.
Diane Aldred. Aylmer, Québec: Its Heritage / Son patrimoine, Association du patrimoine d’Aylmer, 1989.