Le circuit patrimonial Outaouais-Pontiac nous emmène visiter des colonies de peuplement et des sites historiques du côté québécois de la rivière Outaouais entre Aylmer et Fort Coulonge.
Pendant des siècles, cette célèbre rivière a assuré la liaison entre les villages des Premières nations. Plus tard, elle devint la principale route du commerce des fourrures des Grands Lacs. Les marchands algonquins empruntaient ce cours d’eau pour apporter des peaux depuis les territoires hurons jusqu’aux marchands français de Québec et Montréal. Les Français l’appelèrent la « Rivière des Outaouais » car la tribu du même nom était le plus important fournisseur de fourrures de la colonie.
Des immigrants anglais et américains commencèrent à prendre possession de la région au début du 19ième siècle. Philemon Wright du Massachusetts envoya un premier radeau de billots à Québec par la rivière des Outaouais en 1800. Il fonda un établissement au pied des chutes de la Chaudière qui devint plus tard la ville de Hull. La plus grande partie du patrimoine anglophone observable aujourd’hui trouve ses origines dans l’industrie du bois et l’arrivée massive des colons au 19ième siècle.
Le circuit suit principalement la route 148 mais nombre d’excursions transversales sont possibles. Munissez-vous d’une carte de la province de Québec et d’un exemplaire du guide touristique officiel de l’Outaouais qui vous renseigne sur l’hébergement et les services disponibles dans la région.
Autres ressources :
Aylmer, Québec : its heritage, son patrimoine. Livre de Diane Aldred. Publié par la Aylmer Heritage Association.
Treasures of the Pontiac in Song and Story. Livre publié par Dickson Enterprises, Shawville.
COMMENT S’Y RENDRE
De la ville de Gatineau (Hull), prenez la route 148 vers l’ouest et dirigez-vous vers Aylmer. D’Ottawa, prenez le pont Champlain et suivez les paneau indicateurs pour arriver au chemin Aylmer. Continuez vers l’ouest jusqu’au chemin Vanier. Tournez à gauche et continuez tout droit jusqu’à la rivière. Le stationnement est gratuit à proximité d’un sentier asphalté.
LES RAPIDES DESCHÊNES
Commencez votre excursion par une petite promenade à pied. En partant du stationnement au pied du chemin Vanier, dirigez-vous en aval le long du sentier et vous arriverez aux ruines d’un barrage.
Un colon irlandais, Robert Conroy maîtrisa ces impressionnants rapides vers le milieu du 19ième siècle pour y exploiter son moulin à farine et sa scierie. En 1895, les fils de Conroy, Robert et William construisirent ici-même la première usine hydroélectrique de la région. Elle alimentait le chemin de fer électrique de Hull entré en service en 1896 entre Ottawa et Aylmer.
Retournez à votre véhicule. Retournez vers le chemin Aylmer par le chemin Vanier. Lorsque vous traverserez le boulevard Lucerne, remarquez le long édifice en pierres grises à votre droite : les wagons de chemin de fer y étaient entreposés à l’époque de l’âge d’or des chemin de fers électriques. Dirigez-vous vers l’ouest sur le chemin Aylmer vers le vieux centre-ville.
AYLMER
Population : 36 000
En 1805, une piste fût pratiquée sur une longueur de six milles entre Hull et une rampe de lancement pour embarcations sur le lac Deschênes. Le chemin Aylmer et sa prolongation – la rue Principale – suivent l’ancien chemin tracé par les pionniers.
Les pionniers ne connaissaient à cet établissement que le nom de Chaudière Farm. Plus tard, il prit le nom de Symmes Village. Le service par bateau à vapeur ayant pris de l’importance dans les années 1830, le port d’Aylmer devint un important point de débusquage. Les rapides entre Hull et Aylmer rendaient la navigation impossible et passagers et marchandises devaient donc voyager par terre en voiture à cheval pour rejoindre leur bateau à vapeur.
La Aylmer Heritage Association travaille à préserver les édifices patrimoniaux et a préparé une excellente visite à pied autoguidée. Nombre de bâtiments antérieurs à la Confédération peuvent être aperçus le long de la rue Principale y compris une maison de pierre érigée en 1840 par le premier maire d’Aylmer, l’Irlandais John Egan. En 1837, la maison Egan fût intégrée dans un grand monastère de pierre situé sur la rue Principale juste à l’ouest du boulevard Wilfrid Lavigne.
Le vieux Palais de justice et la prison en face du parc à l’angle de la rue Principale et de la rue Broad à été construit en 1852. Ces édifices abritent aujourd’hui le centre culturel d’Aylmer. Plus loin se trouve le British Hotel bâti en 1841 pour le compte de Robert Conroy dans le but de recevoir les passagers des bateaux à vapeur.
L’auberge Symmes magnifiquement restaurée et surplombant le port de plaisance sur le lac Deschênes, a été érigée en 1831 par Charles Symmes, un neveu de Philemon Wright. Le musée d’Aylmer s’y installera incessament. Suivez maintenant la rue Front jusqu’à la route 148 et dirigez-vous vers l’ouest.
Aylmer Heritage Association (819) 684-6809
Musée de l'auberge Symmes (819 ) 682-0291
SHAWVILLE
Population : 1 700
Les premiers colons de la région de Shawville étaient des Irlandais protestants du comté Tipperary qui avaient immigré au Canada au terme des guerres napoléoniennes en 1815. Les pionniers Thomas Hodgins et John Dale accompagné de sa femme Elizabeth choisirent cet endroit dans les années 1820 pour y établir leurs fermes.
Il y a sept églises dans la ville. Le cimetière du village sur la rue Principale compte parmi les plus anciens de la région.
Le patrimoine agricole de Pontiac est commémoré chaque année au cours de la fin de semaine de la fête du travail, lors de l’exposition de Shawville, l’une des plus importantes de la province. Le Steam Show annuel expose des tracteurs à vapeur et procède à des démonstrations de battage.
Des panneaux fournissant des renseignements historiques ont été érigés à divers endroits de Shawville. À l’hôtel de ville situé au coin de la rue Principale et de la rue Centre, procurez-vous le guide pour la visite à pied historique. Il est également disponible aux bureaux de la Shawville Revitalization au 115 de l’Avenue Victoria.
La société historique locale exploite un petit musée dans l’ancienne gare des chemins de fer. On peut se procurer le guide pour une visite à pied historique, ou organiser une visite de musée en appelant la Shawville Revitalization au (819) 647-5223.
Renseignements au sujet de la foire : (819) 647-3213
Archives de la société historique de Pontiac : (819) 647-5620
EXCURSION SECONDAIRE : le hameau allemand de Ladysmith au nord de Shawville sur la route 303 abrite l’église luthérienne St. John construite en 1898.
PORTAGE DU FORT
Comme bien d’autres colonies de peuplement sur la rivière des Outaouais, ce village situé en aval des rapides Chenaux n’était à ses débuts qu’une modeste rampe de lancement des canots.
Au début du 19ième siècle, le village se développa pour satisfaire aux besoins des voyageurs, bucherons et colons. À une époque, trois carrières avoisinantes étaient en exploitation.
On trouve de beaux bâtiments en pierre y compris les églises catholique et anglicane érigées respectivement en 1850 et 1856.
Elsie Gibbon, née à Portage du Fort et cuisinière à bord d’un bateau qui remorquait les billots sur la rivière, devint la première femme du Québec à occuper le poste de maire en 1953.
BRYSON
Population : 700
À l’époque des bateaux à vapeur, Bryson était une étape importante. Un moulin à broyer le grain ainsi qu’une fonderie y furent exploités. Dans les années 1880, avant la construction du pont de métal, les passagers étaient transportés par traversier à l’île de Grand Calumet.
Au cimetière anglican St. James reposent de nombreux pionniers de langue anglaise.
Le village qui porte le nom de John Bryson Sr., membre du Parlement entre 1882 et 1896, a servi de chef-lieu jusqu’en 1914 alors qu’un incendie détruisit la plus grande partie du village.
CAMPBELL’S BAY
Cette ville fût colonisée par des bucherons et des fermiers vers le milieu du 19ième siècle et porte le nom du lieutenant Donald Campbell. Visitez le vieux cimetière protestant situé du côté nord de la route 148 à l’entrée du village.
Le palais de justice en briques y fût construit en 1926-27. Aujourd’hui, le village est le siège du conseil municipal régional de Pontiac. L’intérieur du palais de justice, reconnu pour ses boiseries, peut être visité pendant la semaine. Appelez au (819) 648-5222.
FORT-COULONGE-DAVIDSON
Population : 1 800
Au 17ième siècle, les Français établirent un poste fortifié de traite de la fourrure près de l’embouchure de la rivière Coulonge. Il fût vendu à la North West Company dans les années 1760 et racheté par la compagnie de la baie d’Hudson en 1821. Thomas Taylor fût le dernier à exploiter le fort sur le site de l’actuel village de Davidson. Une croix de bois marque le site du cimetière du poste de traite.
Dans les années 1830, un immigrant écossais nommé George Bryson acquit les droits de coupe du bois dans la région et commença sa fortune dans cette industrie. À l’ouest du village sur la route 148 se trouve l’imposante maison Bryson en bardeaux de bois construite pour le magnat du bois et sa femme Robina Cobb en 1854. Déclarée monument historique en 1980, la maison se distingue par des dépendances importantes ainsi que par une tour située sur le toit. Elle abrite aujourd’hui la bibliothèque municipale.
De l’autre côté de la route se trouve le pont couvert Marchand, troisième du genre au Québec pour la longueur. Il fût construit entièrement en pin en 1898.
Remarquez l’église presbytérienne St. Andrews sur la rue Principale de Fort-Coulonge, érigée par la famille Bryson et la seule église de la région de Pontiac possédant un toit de cuivre. Visitez également Spruceholme, un grande villa qui appartenait autrefois à George Bryson Jr. Construite en 1875, la maison a été restaurée et transformée en auberge et restaurant.
Pour en savoir plus sur le patrimoine de l’exploitation forestière au Québec, suivez les panneaux de tourisme bleus sur la route 148 qui mène au parc des chutes Coulonge. Le parc est ouvert du 1er mai au 31 octobre.
Parc Coulonge : (819) 683-2770
Maison Bryson : (819) 683-2944
Spruceholme : (819) 683-2139
Le circuit patrimonial Outaouais-Pontiac est présenté par le Réseau du patrimoine anglophone du Québec. Le manque d’espace ne permet pas la publication exhaustive des sites. La série des circuits patrimoniaux est rendue possible par une Réseau du patrimoine subvention du ministère du Patrimoine canadien.