Inverness : niché au creux des Appalaches, la rencontre de deux cultures

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Association des plus beaux villages du Québec (Reproduit avec permission)

larger_museebronze.jpgSitué sur le premier plateau des Appalaches, le village d’Inverness se démarque par ses paysages vallonnés et ses routes en serpentins qui s’enfoncent dans la vallée pour remonter sur les collines verdoyantes, offrant une vue majestueuse sur les terres, les pâturages, les ruisseaux et les forêts. La rivière Bécancour traverse le village du sud au nord, prenant sa source dans le Lac Joseph pour aller s’engouffrer dans les Chutes Lysander.

La première vague importante d’immigrants arriva d’Écosse à l’automne 1829. Ils s’établirent au abords du lac Joseph pour y passer le premier hiver, et prirent possession dès le printemps de leurs 100 acres de terres, dévolues à tous les hommes de 21 ans et plus. Plusieurs vagues subséquentes d’Écossais surtout, d’Irlandais parfois, vinrent s’établir jusqu’à la mi-temps du siècle, et accélérèrent, par leur nombre autant que par leur savoir-faire, le développement entrepris par leurs prédécesseurs. C’est ainsi que naît « Inverness Centre » vers 1850, ancêtre de ce qui devint ensuite « Inverness Village » ou le village.

Inverness jouit d’une situation enviable, témoin d’un passé riche et particulier, confluent de deux cultures, anglophone protestante et française catholique. Les anglophones y ont laissé la marque de leurs institutions, Églises de confessions diverses, cimetières, institutions publiques, scolaires, etc… Les francophones ont implanté par la suite, outre leur église et leur congrégation catholique, les institutions que sont l’encan annuel de bovins de boucherie et plus tard, Le Festival du Bœuf. Ils ont raffermi la vocation agricole et sylvicole d’Inverness, lui forgeant une réputation qui dépasse largement ses frontières.

Témoins du passé, plusieurs bâtiments patrimoniaux nous rappellent les années de grandes activités sociales et économiques au village, alors que celui-ci fut nommé chef-lieu du Comté de Megantic en 1855. Le Palais de justice faisant également office de bureau d’enregistrement est érigé en 1860 et abrite aujourd’hui le Musée du bronze. Quatre églises protestantes existent toujours, dont deux encore en fonction, la troisième transformée en Fonderie de bronze et Galerie d’art et la dernière en Centre culturel. Trois presbytères protestants sont aujourd’hui des résidences privées, et le presbytère catholique abrite une résidence pour personnes âgées. L’Académie d’Inverness, construite en 1889, dispensait l’enseignement aux jeunes anglophones du Comté de la 1 ère à la 11 e année. Elle est aujourd’hui également une résidence privée.

Au début des années ’70, Inverness devint une destination de choix pour les urbains qui effectuaient un retour à la terre, dans la foulée du mouvement hippie. Les «Youks», pour «D’you qu’y viennent?», formèrent une communauté homogène, composés d’artistes, d’apprentis fermiers, de «travailleurs autonome». Les moins tenaces demeurèrent quelques années, les persévérant, les imaginatifs, restèrent et créèrent à leur tour des institutions, comme Le Musée du Bronze, situé dans l’ancien Hôtel de ville et La Fonderie d’Art d’Inverness, installée dans une ancienne église méthodiste. Inverness est ainsi devenu village d’artistes, où sculpteurs, peintres, et autres trouvèrent à la fois l’inspiration et le savoir-faire.