Joseph-Adélard Godbout (1892-1956), Premier ministre du Québec

Author:
Matthew Farfan

medium_godbout.jpgMême s'il n'est pas originaire des Cantons-de-l'Est, Joseph-Adélard Godbout adopta les Cantons au milieu de sa vie lorsqu'en 1930 il acheta une maison de ferme centenaire près de Frelighsburg. Il y fut enterré; sa famille y réside encore. Né en 1892 à Saint-Éloi dans le Bas-Saint-Laurent, Adélard Godbout poursuit ses études au Séminaire de Rimouski, à l'École d'agriculture de Saint-Anne-de-la-Pocatière et au Amherst Agricultural College au Massachusetts. Agronome de formation, il a occupé un poste au ministère de l'Agriculture du Québec et enseigna l'agriculture à Saint-Anne jusqu'en 1930. C'est à ce moment qu'il achète sa propriété dans les Cantons-de-l'Est.

medium_godbout.house_.jpgLa carrière politique de M. Godbout débute en 1929 lorsqu'il est élu par acclamation au siège du comté de L'Islet à l'Assemblée législative du Québec. Sauf pour une période de trois ans, il a détenu ce siège jusqu'en 1948. Pendant son premier mandat, Adélard Godbout fut nommé ministre de l'Agriculture dans le gouvernement de Taschereau. Passant outre les scandales de ce régime, il gagne le respect de ses pairs et succède à Taschereau en tant que Premier ministre en 1936. Quelques mois plus tard, il déclenche une élection mais se voit défait par Maurice Duplessis. Épaulé par le gouvernement fédéral Libéral, M. Godbout revient au pouvoir en 1939 en tant que Premier ministre jusqu'en 1944. Cette-année-là, son parti est une fois de plus défait par Duplessis, mais M. Godbout demeure Chef de l'Opposition jusqu'à sa défaite en 1948. En 1949, il fut nommé au Sénat canadien.

Adélard Godbout a été calomnié par ses opposants, y compris par la conservatrice Église catholique, et plus tard, par les historiens. Ceci malgré un éventail impressionnant de réalisations alors qu'il était en fonction, entre autres : des réformes du système scolaire (école obligatoire jusqu'à l'âge de 14 ans); la gratuité de l'éducation et des manuels de classe au primaire; l'achèvement de l'Université de Montréal (instaurée dans les années 1920 mais délaissée pendant la Dépression); le droit de vote pour les femmes (Québec a été la dernière province à accorder le droit de vote aux femmes); la nationalisation de nombreux grands monopoles qui contrôlaient la distribution et les prix de l'électricité à Montréal et alentours, créant ainsi Hydro-Québec, un géant qui se développera pour desservir l'ensemble de la province; et l'adoption d'un Code du travail très novateur qui établit clairement les droits de négociation collective et de syndicalisation.

L'effondrement de Adélard Godbout provient d'une apparente soumission au gouvernement fédéral. Pendant la Deuxième Guerre, son appui au Premier ministre Mackenzie King sur la conscription, puis son acceptation de la nouvelle assurance chômage du gouvernement fédéral ont terni une réputation restant par ailleurs dorée aux yeux de plusieurs électeurs québécois.

Joseph-Adélard Godbout est décédé à Montréal en 1956, des suites d'une chute accidentelle chez lui, dans les Cantons-de-l'Est. Il est enterré dans le cimetière paroissial à Frelighsburg.