La petite histoire des Way, Partie 2

Author:
Anne Leydet

larger_way.4.jpgC’est ainsi que Daniel Way l’Ancien et sa famille s’installèrent vers 1787 à Marlow, comté de Cheshire, New Hampshire, où vivaient déjà quelques 200 âmes. Regardez sur une carte. Marlow est située à environ 260 km au nord-ouest de Lyme, Connecticut, et 270 km au sud-est de Stanstead…À mi-chemin. Collines et vallées, champs et forêts s’entrelacent dans cette belle région traversée par l’Ashuelot, qui se déverse dans la rivière Connecticut. La Connecticut servait d’«autoroute» pour les colons de Lyme, jusqu’à quelques kilomètres de Marlow. La marchandise était probablement transportée par cette voie jusqu’aux environs de Walpole, puis par char à bœufs.

Les familles Mack et Miller avaient fait le même périple peu avant Daniel Way l’Ancien. Les fondateurs de Marlow, Samuel et John Gustin, étaient aussi originaires de Lyme. Tous se connaissaient déjà et étaient des amis. Pendant maintes années, les Way, les Gustin, les Mack et les Miller cultivèrent les terres et harnachèrent par barrage les eaux de l’Ashuelot pour opérer moulins à moudre et à scier. Leur dur labeur contribua à l’essor de Marlow.

Wells Way, né en 1769, était le fils aîné de Daniel l’Ancien. Né à Lyme, il avait 18 ans à son arrivée avec la famille à Marlow. Il y exerça la fonction de clerc municipal pendant 23 ans et fut conseiller municipal pendant plusieurs années. Appelé «Squire» Way (traduit par «Écuyer», ce terme est conféré aux notables), Wells arbitrait les différends entre résidents. Il travaillait également comme cadastreur autour de Marlow. Son fils aîné, Wells Horace Way opéra la tannerie de Marlow pendant quelques années. Un autre fils de Daniel l’Ancien, Asa, né en 1775, économisa au cours de sa vie un montant d’argent considérable pour l’époque. À son décès en 1859, il fit un don de quelque 2 000$ aux Sociétés Universalistes de Marlow et de Lempster pour soutenir la prédication et fit également un don de 1 000$ pour les écoles de ces deux villes.

larger_way.5.jpgC’est dans un tel environnement d’hommes travaillants et impliqués dans leur milieu que Daniel Way, fils de «Squire» Wells Way et Deliverance Gale, futur fondateur de Way’s Mills, naquit le 14 août 1794. Deux mois plus tôt, son grand-père, Daniel Way l’Ancien, décédait prématurément d’une pneumonie à l’âge de 50 ans, le 5 juin 1794…D’où, probablement, le prénom de Daniel donné à notre fondateur.

La personnalité de Daniel Way a été façonnée, non seulement par les hommes qui l’entouraient, mais également par les épouses de ces derniers, les sœurs de son père Wells. Trois d’entre elles ont influencé – du moins indirectement - le cours de sa vie. Sa tante aînée, Esther, née en 1771, a épousé John Gustin le jeune, un des fils du fondateur de Marlow. L’on sait de John fils qu’il était relativement érudit et un mathématicien à ses heures. La seconde tante de Daniel, Sally, née en 1778, maria Ira Miller. Sa troisième tante, Ethelinda, née en 1780, maria Silas Mack. Comme leurs pères avant eux, ces jeunes hommes n’allaient pas se satisfaire d’une vie paisible confinée dans un seul lieu. Les Gustin, les Miller et les Mack avaient en effet d’autres rêves en tête, qui allaient bientôt les entraîner, avec femmes et enfants, vers les terres «incultes» où le Vermont et le Bas-Canada (comme on appelait alors le Québec) se rejoignent.

À suivre…