La petite histoire des Way, Partie 6

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Anne Leydet

larger_cassville.c1860.jpg1819 : Daniel et Keziah Way et leur fils aîné Lorenzo vivent maintenant sur le Lot 9, 7 ième Rang du Canton de Stanstead, entre le Chemin Griffin et Smith’s Hollow, près de la rivière Tomifobia. C’est là que naîtront les autres enfants Way : Ziha Erastus (1819, mort en bas âge), Hannah (1821), Asa (1824), Wells (environ 1826) et Delia Keziah, la cadette, née le 17 septembre 1828.

À la lecture du livre de Kathleen H. Brown, «Schooling in the clearings : Stanstead 1800-1850», on constate que Daniel Way est très impliqué dans sa communauté. En 1826, il est l’un des trente signataires d’une pétition pour obtenir une école subventionnée. La demande reçoit le soutien du Révérend T. Johnson, un ecclésiastique anglican de Hatley qui fait la loi au niveau des subsides pour les écoles, alors sous le système de la Royal Institution for learning, dominée par le clergé. En septembre 1826, Lorenzo, Hannah et Asa sont inscrits à l’école de Griffin Corner.

Le révérend Johnson appuie l’octroi de subsides, mais à condition qu’une église soit érigée à Griffin Corner. Des avis parus dans le British Colonist and Saint Francis Gazette en 1826 convoquent les résidants pour voir à sa construction… En vain, car les colons d’origine américaine n’ont que faire d’une église anglicane ! Le révérend Johnson s’arrange donc pour mettre fin aux subsides de la Royal Institution en 1828 et l’école est fermée! En 1829 toutefois, le gouvernement du Bas-Canada instaure un nouveau système subventionné d’«assembly schools» gérées au niveau local par des syndics de canton. En juillet 1830 et au moins jusqu’à la fin de 1831, Lorenzo, Hannah et Asa retournent donc sur les bancs d’école de Griffin Corner.

Il est mis fin au système des «assembly schools» en 1836, forçant les parents à compter sur leurs propres moyens. Le 1 er janvier 1839, douze résidents, dont Daniel Way, rédigent un contrat d’association pour financer et construire une nouvelle école à mi-chemin entre Smith’s Hollow et Mack’s Mills : «Nous, soussignés, soucieux de promouvoir l’intérêt de nos enfants et de la génération montante, et convaincus de la nécessité d’une école communale pour y parvenir, avons résolu de construire une école...» (traduction libre). Daniel prend charge d’un comité pour superviser la construction et voit à l’embauche d’une enseignante. L’école, bâtie au coût de 174.75$, ouvre en mai 1839. Wells et Delia Way font probablement partie des premiers élèves.

larger_millerite.1843.chart_.jpgDaniel et Lorenzo deviennent des Adventistes dévoués. L’américain William Miller, revivaliste baptiste, prédit depuis un certains temps que la Seconde Venue du Messie surviendra en 1843. Sa sœur vit à Bolton et il visitera les Cantons à maintes reprises entre 1835 et 1843 : Georgeville, le Outlet (Magog), Hatley et Stanstead Plain sont sur son circuit de prédication. En juin 1840, Miller prêche à Georgeville. Il notera que les congrégations sont importantes et que beaucoup de bien peut y être accompli. Mais la Fin du Monde ne survient pas en 1843 ni aux autres dates qui seront prédites par la suite. Les Adventistes connaîtront une période de «Grande Désillusion».

Mais pas les Way. Au contraire, 1843 s’avère une année fort importante. Le 26 septembre, Daniel achète de Jacob Clifford une partie du Lot 4 dans le Cinquière Rang du Canton de Barnston, adjacente à la terre d’un dénommé Harry Hollister, au prix de 12 livres et 5 shillings !

Les Way donneront leur nom aux moulins qu’ils construiront et le hameau sera baptisé Wayville, puis Way’s Mills. Mais bien avant que les Way n’arrivent en 1843, Harry Hollister, Jacob Clifford et d’autres défrichent déjà ce beau coin de pays irrigué par la Rivière Niger !

À suivre…