Poudre noire à Windsor

Author:
Matthew Farfan

medium_black.jpgTrois composantes entrent dans la fabrication de cette substance explosive qu'est la poudre noire : le salpêtre (nitrate de potassium), le soufre et le charbon de bois (carbone). À son apogée, la poudre noire servait à deux principales fins : comme charge d'explosifs pour l'exploitation minière et comme poudre à fusil pour la chasse. En 1864, trois entrepreneurs américains, Thomas Sheldon, Seth Andrews et Jarvis Marble, décidèrent de profiter du boom minier en cours dans les Cantons-de-l'Est. Ils érigèrent une poudrière à Windsor, sur les berges de la rivière Watopeka, sous le nom de "Sheldon, Andrews & Company". Au cours du demi-siècle qui suivit, l'usine changea de mains et de dimensions à plusieurs reprises.

En 1869, à l'arrivée d'un homme d'affaires de Montréal, Georges Davies Ferrier, l'usine devint la "Windsor Powder Company". On y fabriquait de la poudre à explosifs et de la poudre à fusil. En 1873, l'usine devint la première au Canada à fabriquer de la dynamite, un explosif puissant à base de nitroglycérine.

Achetée en 1877 par la "Hamilton Powder Company", les installations comportaient quelque quarante bâtiments. Achetée en l911 par "Canadian Explosives Ltd", elle subit plusieurs changements dans sa gamme de produits ainsi que dans ses équipements. Vers la fin de la Première Guerre mondiale, l'ensemble de l'exploitation comportait cinquante-six bâtiments, un énorme complexe.

En 1922, une violente explosion ébranla les installations, tuant de nombreux ouvriers. Ce n'était pas le premier accident du genre -- depuis, l'ouverture, vingt ouvriers avaient perdu leur vie au travail. Cependant, ce fut le dernier : le complexe ferma cette même année.

Soixante-dix années après sa fermeture, la poudrière de Windsor rouvrit avec une nouvelle vocation -- celle d'un centre d'interprétation concentré sur les jours de gloire de la poudre noire. Ce centre est unique au pays.