Premiers journaux

Author:
Matthew Farfan

medium_newspaper.jpgDans les Cantons-de-l'Est, les premiers journaux répondaient aux besoins des pionniers venus de Nouvelle-Angleterre. Ils donnaient des nouvelles (recueillies dans d'autres journaux, surtout d'Europe et des États-Unis), présentaient des discours politiques, des textes sur la religion et la moralité, sur les techniques d'agriculture et les découvertes technologiques, des annonces et des articles d'intérêt local.

Le tout premier journal publié dans la région fut le British Colonist and Saint Francis Gazette, un hebdomadaire publié à Stanstead de 1823 à 1834.

medium_dickerson.jpgLe journalisme de l'époque ne ressemblait pas à celui d'aujourd'hui. On rencontrait plusieurs problèmes issus de la distribution du journal auprès des lecteurs largement dispersés, du réseau routier primitif parfois même saisonnier, de la pénurie d'encre et de papier, des clients qui payaient en nature plutôt qu'en argent.

Tout ceci limitait les profits de l'éditeur! Un piège encore plus sérieux guettait : si un éditeur adoptait ce qui était considéré comme une position politique radicale dans ses reportages, il courait le risque de répressions de la part des autorités locales.

Ainsi fut le sort réservé à Silas Horton Dickerson, éditeur du British Colonist. M. Dickerson critiqua les jugements du juge résident du district et aussi d'autres membres de l'élite conservatrice locale. Il fut éventuellement contraint à la fermeture.

Une multitude de quotidiens et hebdomadaires jaillirent dans les villes et villages partout dans les Cantons-de-l'Est -- Sherbrooke, Compton, Danville, Waterloo, Missisquoi, Coaticook et ailleurs.

Peu de ces journaux sont encore publiés aujourd'hui. On peut citer deux vénérables exceptions, le Stanstead Journal, fondé par Leroy Robinson en 1845 et le plus vieil hebdomadaire québécois, et le Sherbrooke Record, quotidien fondé en 1897 par Leonard Channell.

La plupart des premiers journaux étaient publiés en anglais. En fait, ce n'est que dans la deuxième moitié du 19e siècle, lors de l'importante arrivée de Canadiens français, que naquirent des journaux français. La Tribune de Sherbrooke, publiée depuis 1910, est le journal le plus diffusé.