Circuit patrimonial : Laurentides de l'ouest

Author:
Dwane Wilkin

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Ce circuit patrimonial vous fera découvrir des lieux historiques et des points de repères, témoins de l’époque des pionniers, situés entre la rivière des Outaouais et les hautes terres laurentiennes.

Aux alentours de 1785, des pionniers américains établirent une colonie au confluent de la rivière du Nord et de la rivière des Outaouais. Plus tard, des colons britanniques y accostèrent et rejoignirent à pied les concessions dans le nord, qui forment aujourd’hui les municipalités de Lachute, Harrington, Lakefield, Morin-Heights et Arundel.

Saint-Eustache constituait la porte d’entrée de la région pour les colons francophones qui se dirigeaient vers Sainte-Scholastique et Saint-Jérôme et remontaient la rivière du Nord dans les années 1840 et 1850.

Un sol mince, des collines escarpées et des marais rendaient l’agriculture difficile en amont de la plaine de l’Outaouais. À la fin des années 1800, l’exploitation forestière était donc devenue la principale industrie au nord de Lachute. Toutefois, les collines et les lacs pittoresques attirèrent les Montréalais. Lors de l’arrivée du chemin de fer dans les années 1890, les villages laurentiens se trouvèrent une nouvelle vocation : offrir l’hospitalité tout au long de l’année aux visiteurs avides de loisirs.

Des familles entreprenantes logèrent les visiteurs dans leur ferme. Des maisons de pension ouvrirent leur porte. Vers 1900 furent construits les premiers hôtels ouverts toute l’année. De nos jours, la région est l’un des lieux de villégiature les plus prisés au Québec.

MapCOMMENT S’Y RENDRE

De Montréal, de la ville de Québec, des Cantons-de-l’Est ou depuis la frontière avec la Nouvelle-Angleterre, prenez l’autoroute 40 Ouest. Suivez les panneaux de signalisation vers Pointe-Fortune, puis prenez le traversier pour atteindre l’autre rive de la rivière des Outaouais.

CARILLON

Commencez votre excursion près du site de la bataille de Long Sault. En 1660, un petit groupe de soldats français, hurons et algonquiens sous les ordres de Dollard des Ormeaux se battirent contre une imposante armée d’Iroquois qui s’apprêtaient à attaquer Montréal. Le camp de Dollard fut vaincu, mais les Iroquois abandonnèrent leurs plans. Parcs Canada a érigé un monument en leur mémoire à cet endroit.

Le musée régional d’Argenteuil, géré par la Société historique du comté d’Argenteuil, abrite des objets témoins de l’essor de la région au 19e siècle. Le bâtiment, qui date de 1820, servit de quartiers aux ingénieurs militaires britanniques qui supervisaient la construction des canaux sur la rivière des Outaouais.

SAINT-ANDRÉ EST (pop. 2 930)

Saint-André-Est est l’un des villages les plus anciens de la vallée de l’Outaouais. John Abbott, le premier de nos premiers ministres né au Canada, a vu le jour ici même. Le moulin à broyer le grain en pierres construit en 1802 par Patrick Murray, seigneur d’Argenteuil, se trouve toujours sur la rive Ouest de la rivière du Nord.

2.St.AndrewsEast.BrickHouse.jpgLes maisons historiques situées sur la rue de la Seigneurie, ainsi que les églises, témoignent de l’influence des immigrants écossais et de la Nouvelle-Angleterre. L’église presbytérienne Saint-Andrews, sur la rue John Abbott, date de 1818 et l’église anglicane Christ Church sur la rue Long Sault (route 344), date de 1819.

De l’autre côté de la rue, en face de l’église anglicane, une plaque marque l’emplacement de la première papeterie du Canada que Walter Ware et Benjamin Wales, originaires de la Nouvelle-Angleterre, construisirent en 1805. Maintenant, prenez la 327 Nord.

LACHUTE (pop. 11 600)

Le nom de cette vieille ville à moulins s’inspire d’une chute sur la rivière du Nord, découverte par des cartographes français. Des familles du Vermont s’établirent ici dans les années 1790. Une vague d’immigrants écossais suivirent, dont les Barron, d’importants propriétaires fonciers.

Les rues du quartier historique près du palais de justice datant de 1887, portent toujours les noms de membre de la famille Barron, dont la rue Grace bordée d’élégantes maisons en briques. L’église presbytérienne en pierres sur la rue Principale, construite en 1833, témoigne également de l’héritage écossais de Lachute.

La multiplication des moulins qui jalonnaient la rivière vers la fin des années 1800 attira les travailleurs francocanadiens à Lachute. Aujourd’hui, ces derniers composent les deux tiers de la population. Traversez le pont Barron et empruntez la rue Princesse pour une
meilleure vue.

La filature de laine Ayers, construite en 1879 par Thomas Ayers et Félix Hamelin, joua un rôle important dans le développement de Lachute. L’entreprise tissait des couvertures de laine et des draps de feutre. Des centaines de travailleurs habitaient non loin, dans une communauté nommée Ayersville. Jetez un coup d’oeil aux ruines de la grande église catholique en pierres sur la rue Princesse que la famille Ayers bâtit pour ses travailleurs en 1935.

L’Irlandais J. C. Wilson construisit une papeterie en 1887 appartenant aujourd’hui à la société Cascades. L’impressionnante demeure près de l’usine, que l’on surnommait le « Château », était le domaine de la famille.

La Brownsburg Dominion Cartridge Company, c.1910. (Photo - LHWM)BROWNSBURG (pop. 2 555)

Les passionnés d’histoire militaire voudront certainement visiter ce village, à quelques kilomètres à l’ouest de Lachute. Durant la Seconde Guerre mondiale, la cartoucherie Dominion installée sur la rivière Ouest employait des milliers de travailleurs pour approvisionner les forces alliées en munitions. Les bâtiments de l’usine dominent la ville. Maintenant, faites demi-tour et dirigez-vous vers Lachute en empruntant la route 329 Nord.

MORIN HEIGHTS (pop. 2 300)

Thomas Seale fut le premier fermier à s’installer à Morin-Heights. Il s’établit sur le lac Echo en 1848. Sa scierie, l’Argenteuil Lumber Company, poursuivit ses activités pendant près d’un siècle, soit jusque dans les années 1960. L’ancien bureau du moulin, aujourd’hui une maison particulière, est situé sur la rue du Village à miversant de la colline; devant se trouve l’écurie du moulin, la « Mill Barn », qui abritait les chevaux de l’entreprise.

Maison en pièce sur pièce, près de Morin Heights. (Photo - Matthew Farfan)Morin Flats fut nommé en l’honneur d’Augustin Norbert Morin, parlementaire québécois qui s’allia à Louis Joseph Papineau en 1834 pour réclamer une plus grande autonomie politique à la Grande-Bretagne. La maison familiale des Morin, bâtie en 1860, se dresse en face du bureau de poste et abrite désormais une pharmacie.

En 1911, Morin Flats changea de nom et devint Morin- Heights afin d’attirer un plus grand nombre de touristes. L’Hôtel Bellevue, sur le chemin Lake Echo, était un établissement populaire chez les skieurs et était géré par des Suisses, la famille Basler.

Dans les années 1970, la maison familiale du commerçant J. E. Seale sur la rue du Village devint Rose’s Cantina, un lieu célèbre pour la musique folklorique qu’on y présentait, très populaire auprès des hippies. C’est aujourd’hui une garderie.

Tout près de là, dans le hameau de Christieville, la charmante forge Ivall rappelle une époque où le son du marteau et de l’enclume du forgeron rythmait la vie à la campagne.

ARUNDEL (pop. 350)

Malgré le temps écoulé, cette communauté agricole, bordée à l’ouest par la rivière Rouge et à l’est par une chaîne de lacs et de collines, a su conserver l’ambiance qui régnait à l’époque pionnière. Le commerçant de fourrures anglais Stephen Jakes Bevin bâtit une cabane à Arundel en 1822,et en 1857, l’Écossais William Thompson en devint le tout premier colon.

Près d'Arundel. (Photo - Matthew Farfan)En empruntant le chemin Crystal Falls (route 327 Nord), vous passerez devant l’ancienne loge orangiste (Orange Lodge), vestige de la ferveur protestante des premiers colons. Ce bâtiment abrite aujourd’hui la Légion royale canadienne.
Plus au nord, le centre des sciences naturelles d’Arundel présente une authentique fermette en pièce sur pièce bâtie en 1856. Un peu plus loin, découvrez l’église presbytérienne Knox, construite en 1908 par Edmund Bennett et restaurée avec grand soin en 2002. L’église est tout ce qui reste de Crystal Falls, une collectivité rurale qui accueillait jadis une école et une fromagerie.

De retour vers Arundel, tournez à droite sur le chemin Henry et vous arriverez à une ancienne gare des Chemins de fer nationaux du Canada. Elle fut construite en 1925 et tout récemment rénovée et transformée en bureau de poste. Une imposante maison victorienne avec tourelle vous attend un peu plus loin sur la route. Le légendaire
médecin de campagne Reginald Henry y habita et y pratiqua pendant 46 ans jusqu’à sa retraite en 1967.

ROUGE VALLEY (LA VALLÉE ROUGE)

Une route de campagne au paysage époustouflant vous fait longer la célèbre rivière Rouge qui traverse l’ancien canton de Harrington pour rejoindre l’Outaouais. Comptez une heure pour parcourir ce trajet. Certaines des meilleures terres agricoles des Laurentides se trouvent dans cette vallée, où s’établirent des pionniers irlandais.

Sur la rivière Rouge. (Photo - Matthew Farfan)Une vieille ferme située près du cimetière historique Rouge Valley Pioneer Cemetery abrite maintenant un monastère bouddhiste.

Lorsque vous atteindrez l’église Harrington United Church, tournez à droite sur le chemin Harrington. En arrivant dans le virage, à Bell Falls, vous aurez l’impression d’être retourné un instant dans les années 20 : un regroupement de vieilles maisons à l’ombre de pins immenses surplombe la baie. Garez votre véhicule à l’hôtel et traversez la route pour admirer les chutes avant de poursuivre votre circuit.

GRENVILLE (pop. 1 445)

Pour avoir un aperçu de la vie sur le canal, quittez la rue Principale (route 344) en direction de la rivière, à l’ouest du pont Hawkesbury. On peut encore y voir un segment
du canal historique de Grenville que bordent plusieurs maisons d’époque.

Le canal historique de Grenville. (Photo - Matthew Farfan)Ce canal d’une longueur de six milles (9,5 km) est l’un des trois canaux construits sur la rivière des Outaouais de 1819 à 1834 pour assurer aux troupes britanniques une voie navigable supplémentaire entre Montréal et Kingston.

Devant le grand monument historique national, admirez l’auberge en bois que l’Irlandais John Kelley bâtit en 1825 pour héberger les envoyés du génie royal. Maintenant une maison privée, le bâtiment est un superbe exemple de la construction vernaculaire en pièce sur pièce selon laquelle des madriers finement équerrés sont encochés ensemble et égalisés sur tous les côtés pour s’ajuster sans mortier et éviter de se fendre.

CUSHING

Lemuel Cushing, originaire du Vermont, fit fortune durant la période faste du commerce du bois de la vallée de l’Outaouais. L’héritage qu’il laisse inclut la magnifique maison coloniale au coin de la route 344 et de la montée Cushing. Construite en 1826, ce fut un bureau de poste, une banque, et jusqu’à récemment, un magasin général. C’est maintenant une maison privée.

L'église St. Mungo's. (Photo - Matthew Farfan)Juste à l’est de cet endroit, à l’écart de la route, l’ancienne église Saint-Giles s’élève au-dessus de la cime des arbres. Construit en 1830, l’ancien temple méthodiste abrita un théâtre au début du 20e siècle avant de devenir une maison privée.

Les presbytériens de l’époque construisirent leur propre église à quelques centaines de mètres à l’ouest de là, en direction du sud. Le grandiose clocher néo-gothique de Saint-Mungo est d’autant plus curieux qu’il y pousse un jeune arbre dans un appui de fenêtre délabré.

La série des circuits patrimoniaux est presentée par le Reseau du Patrimoine Anglophone du Québec grâce à l'aide financière fournie par le Department du Patrimoine Canadien et le Développement Économique du Canada. La contrainte d'espace ne permet pas la publication exhaustive des sites. Remerciements à Sandra Stock et Don Stewart de l'Association Historique de Morin Heights et David Flanagan de la Société Historique d'Arundel. Vous pourriez nous rejoindre au (819) 564-9595 ou sans frais au 1-877-964-0409 ou encore visiter notre site web au www.qahn.org.

Couverture basée sur Preparing the Barn Timber, de Can. Illustrated News (1879)/Bibliothèque Nationale du Canada/C-72633

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