Une nouvelle vie : le peuplement des Cantons de l’Est

La veste rouge Ten Eyck, vers les années 1770.
Parmi les Loyalistes, tel que Andres Ten Eyck, certains ont passé à la « Baie Missiskoui » et d'autres y sont établis au début des années 1780.  La veste rouge Ten Eyck s'est retrouvée dans les Cantons de l'Est lorsqu' Andres Ten Eyck s'est établi à Dunham en 1794.  (Collections de la Société d'histoire de Missisquoi) Détail de la veste rouge Ten Eyck, vers les années 1770.  (Collections de la Société d'histoire de Missisquoi) Horloge familiale ayant appartenu à la famille Knight vers 1790.
Cette horloge activée par un système de poids pouvait fonctionner pendant huit jours.  Elle a décoré pendant cinq générations le salon de la résidence de la famille Knight.  (Collections de la Société d'histoire de Missisquoi) Le mousquet pour petit gibier avec alimentation par la bouche du canon de Christian Wehr, vers 1730.
Armurerie de Londres, Angleterre.  (Collections de la Société d'histoire de Missisquoi)
Christian Wehr (1731–1824) a été un Loyaliste influent de l'Empire Uni.  Il a été associé à la création et à la colonisation du Comté de Missisquoi.  Fidèle à la Couronne Britannique pendant la Révolution américaine, Christian Wehr était un descendant allemand qui a demandé au gouverneur Haldimand l Coffre de cuir avec boutons en étain, vers 1790.
Ce coffre nous est arrivé des États-Unis en même temps que des Loyalistes britanniques et les autres groupes tels que les Allemands.  Ces immigrants se sont établis autour de la baie Missisquoi (Philipsburg) après la Révolution américaine.  
Ayant appartenu à Jacob Burley (1761-1841), St. Armand.  (Collections de la Société d'histoire de Missisquoi) Petit coffre en bois avec couvercle en forme de dôme peint à la main, vers 1790.  
Ayant appartenu à Peleg Thomas (1778 -1852) Frelighsburg.  (Collections de la Société d'histoire de Missisquoi) La chaise Loyaliste, vers 1780.  
Cette petite chaise du 18ème siècle de style Chippendale appartenait à la famille Grange venue s'établir dans le Haut-Canada au début de la Révolution américaine.  Avec le temps, cette chaise s'est retrouvée au Bas-Canada et à la baie Missisquoi.  La chaise a été léguée par testament de génération en génération au sein de la famille, avec la stipulation que quiconque en avait la possession ne la laisserait jamais repasser la frontière vers les États Couverture, vers 1761.
Confectionnée par Mary Baker (1743-1816) avant son mariage à Benjamin Reynolds en 1763.  (Collections de la Société d'histoire de Missisquoi) Bonnet de paille fait à la main avec des rubans de satin rose, vers 1798.
La texture de la paille qui imite le tissu était obtenue en divisant de la paille en onze brindilles.  Ces brindilles étaient par la suite tressées ensemble au moyen d'une aiguille et du fil.  (Collections de la Société d'histoire de Missisquoi) Détail, bonnet de paille, vers 1798.  (Collections de la Société d'histoire de Missisquoi) Flacon de poudre, vers 1780.
Ce contenant a appartenu à John Hogel. (Collections de la Société d'histoire de Missisquoi) Service de thé en grès peint à la main, vers 1780.  Malgré le voyage plutôt pénible à travers le Bas-Canada et le paysage frontalier qui attendait les colons, ceux-ci apportaient quand même, minutieusement emballés, des articles de fantaisie et de dentelles en espérant que ces objets rendraient leur environnement plus confortable, élégant et familier.  La soie, la toile brodée, les mouchoirs de dentelles, jupons, parasols, parfums et bijoux se retrouvaient dans les mêmes caisses qui contenaien Chaise berçante, vers 1790.
Propriété de Galloway Freligh de Frelighsburg.  (Collections de la Société d'histoire de Missisquoi) Cône auditif, vers 1780.
Ayant appartenu à Joseph Burley de St-Armand Ouest.  (Collections de la Société d'histoire de Missisquoi) Couvre-lit; tissage simple à la main avec fils de trame en laine indigo et fils de chaîne en lin, moitié du 18ème siècle.  (Collections de la Société d'histoire de Missisquoi) Couvre-lit tissé à la main dans lequel le tisserand a utilisé de la laine teinte en rouge garance et au brou de noix, moitié du 18ème siècle.  (Collections de la Société d'histoire de Missisquoi) Boîte à thé, vers 1800.
Le thé était considéré comme un luxe suffisamment précieux pour le garder sous clef.  L'intérieur est divisé en deux compartiments, un pour le thé noir, l'autre pour le thé vert.  La boîte a appartenu à Peleg Thomas, 1800.  (Collections de la Société d'histoire de Missisquoi) Télescope, vers 1790.  (Collections de la Société d'histoire de Missisquoi) Chaînes d'arpenteur, 18ème siècle.
Les héros méconnus de la colonisation ont été les arpenteurs qui devaient faire face à des forêts vierges, d'épais nuages de moustiques et qui avec leurs chaînes et instruments devaient tirer des lignes au dessus des collines, à travers des marécages et une épaisse broussaille.  Ce n'est qu'une fois leur travail terminé que l'on pouvait commencer les travaux de construction des routes.  (Collections de la Société d'histoire de Missisquoi) Chaudron à potasse en fer, vers 1800.  
L'incinération des arbres abattus et des broussailles produit une potasse grossière qui est utilisée pour la production de savon et de teinture et pour la fabrication du verre.  Une forme plus fine de cendres, ou perlasse, est utilisée pour fabriquer du bicarbonate de soude, une levure chimique pour la cuisson.  Philip Luke, un entrepreneur de la baie Missisquoi est le propriétaire et l'opérateur du premier incinérateur à potasse du comté et il vend ses Miroir au cadre et poignée gravés, vers 1800-1810. 
Ce miroir a été gravé avec un couteau de poche par un enseignant quelque peu désintéressé, Monsieur Mitchell, pendant qu'il écoutait les écoliers de Philipsburg réciter leurs leçons.  (Collections de la Société d'histoire de Missisquoi) Grosse hache pour abattre les arbres dans les forêts sauvages du Comté de Missisquoi, vers 1790. 
(Collections de la Société d'histoire de Missisquoi) Une rare chemise de travail en laine tissée à la main, vers le 18ème siècle.  (Collections de la Société d'histoire de Missisquoi) Silhouette, vers 1780. 
Avant l'apparition de la photographie, dans le milieu du 19ème siècle, les gens venaient poser pour un portrait miniature ou pour une silhouette de leur profil.  Habituellement peu coûteuses, de petite taille, les silhouettes rappelaient le souvenir de membres de la famille ou d'êtres chers.  On les portait souvent dans la poche, tout comme on garde aujourd'hui des photographies dans un portefeuille.  

Inhabituelle, cette silhouette n'a pas été découpée dans du pa Boîte à mouches, vers 1780.
Cette petite boîte contenait des faux grains de beauté ou mouches que les femmes utilisaient pour orner leur visage.  (Collections de la Société d'histoire de Missisquoi) Pichet en faïence bleu et blanc avec transfert de l'aigle américain, vers 1780.  Appartenait à Lovisa Gates Stanton (1769-1865), Loyaliste de l'Empire Uni qui arrivera dans le Comté de Missisquoi en 1807, lors de l'une des dernières vagues d'immigration loyaliste dans la région.  (Collections de la Société d'histoire de Missisquoi)

Les derniers Loyalistes vinrent au Bas-Canada après que la législation ait rendu l'accès aux terres plus aisé et plus avantageux.  Attirés par des terre Sucrier en faïence bleu et blanc, vers 1785.
Lovisa Gates Stanton reçut ce sucrier quand, à l'âge de 14 ans, elle épouse le capitaine William Stanton de Preston (Connecticut).  Avec sa famille, Lovisa arrivera dans le Comté de Missisquoi en 1807 et ils s'établiront à Stanbridge Est.  A sa mort, à l'âge de 96 ans, dix de ses enfants lui survivaient.  (Collections de la Société d'histoire de Missisquoi)

En 1783, la fin de la Révolution américaine in 1783 apportera de nombreux changements au Québec. Le Traité de Paris négocié entre les États-Unis et la Grande-Bretagne établit la frontière de la République nouvellement formée avec le Québec; au sud, ce sera le 45ème parallèle, en direction est, l’ensemble des terres. En plus de cette entente frontalière précise, près de 10 000 personnes choisiront d’immigrer au Canada, marquant ainsi leur loyauté envers la Couronne Britannique. La plupart d’entre eux s’installeront à l’ouest des seigneuries de Montréal, en amont de la rivière, mais une minorité s’installera dans la baie Missisquoi ce, malgré les directives gouvernementales qui ordonnaient qu’une zone territoriale entre les fermes seigneuriales et les États-Unis soit exempte de tout développement.

Les Loyalistes qui s’installèrent au Québec, au début des années 1782, choisirent la pointe du lac Champlain à proximité de la baie Missiskoui (maintenant Philipsburg). Ces premiers défricheurs appartenaient soit aux King’s Loyal Americans, appelés également la troupe des Jessup, ou au King’s Royal Regiment of New York de sir John Johnson. Familiers avec les côtes de la baie suite à leurs incursions durant la guerre de l’Indépendance américaine, ces hommes étaient déterminer à rester dans la région, même si celle-ci servaient de zone tampon entre les colonies américaines et les seigneuries.

Dès que le gouvernement eu vent de la présence des Loyalistes, il leur ordonna de déménager. Devant leur refus, leurs noms furent rayés des listes d’aide et de provisions. Des protestations fermes furent envoyées au gouvernement par les Loyalistes, sous forme de pétitions et lettres affluant de la baie Missisquoi.

larger_UE.6.jpgLes autorités britanniques espéraient éviter un conflit de cultures, aussi, en 1791, ils adoptèrent l’Acte constitutionnel qui non seulement divisait le Québec en deux provinces distinctes – le Haut-Canada, soit les territoires à l’ouest de Montréal, en amont du fleuve et le Bas-Canada, en aval – mais qui, également, instituait un système juridique s’adressant à deux sociétés dans un seul état.

Le 7 février 1792, Alured Clarke, lieutenant-gouverneur du Bas-Canada publie une proclamation royale selon laquelle les terres de la Couronne seraient divisées en cantons et que les lots se verraient concédés aux cultivateurs selon la coutume britannique soit : la tenure en propriété libre, une législation britannique, un clergé protestant et des députés parlementaires.

Les réunions pour l’attribution des terres de la Couronne et pour prêter le serment d’allégeance se déroulèrent dans la baie de Missisquoi de 1792 à 1797. Dans chacun des cantons, les pétitionnaires formaient un groupe d’associés sous la gouverne d’un chef. En 1796, Thomas Dunn obtiendra le premier Canton, celui de Dunham; les lots des pétitionnaires contenaient 200 acres. L’Acte constitutionnel de 1791 marque les débuts les Cantons de l’Est.

Les Loyalistes américains arrivèrent dans le Comté de Missisquoi avec leurs traditions, leurs coutumes, leur langue, leurs croyances religieuses, leur savoir-faire et leurs aspirations. Mais, aussi, ils emportèrent avec eux de nombreux objets estimés essentiels à la survie. Souvent limités par la taille du chariot les transportant ou par le poids qu’ils pouvaient porter sur leur dos, ces premiers défricheurs nous surprennent par ce qu’ils considéraient essentiel à leur nouvelle existence, à leur nouvelle vie.

Author:
Heather Darch